Boubacar Djigui Diarra appartient à cette génération d’intellectuels africains pour qui le savoir, la justice et la communication ne sont pas des domaines séparés, mais les branches complémentaires d’un même arbre : celui de la transformation sociale. Né à Bamako, il s’est construit à travers une trajectoire dense et cohérente, qui l’a mené du droit international au journalisme, de l’enseignement fondamental, secondaire, supérieur au plaidoyer social, en passant par la diplomatie et la coopération internationale. Son parcours témoigne d’une conviction inébranlable : l’Afrique a besoin d’esprits formés, libres et engagés pour bâtir un avenir fondé sur la dignité humaine et l’équité.

Juriste de formation, il évolue depuis plusieurs années dans le secteur de la protection sociale et de l’assurance maladie, un domaine où se jouent aujourd’hui des enjeux essentiels de développement pour les États africains. Dans ses fonctions, il contribue à mettre en cohérence les politiques publiques de santé et les exigences de justice sociale. Pour lui, la protection sociale n’est pas seulement un mécanisme administratif : c’est un levier fondamental de stabilisation et de cohésion sociétale. Sa vision du droit, résolument humaniste, repose sur la conviction que les normes juridiques n’ont de sens que si elles améliorent réellement la vie des citoyens, en particulier ceux qui se trouvent en marge des systèmes.

Cette approche exigeante du droit est le fruit d’un long parcours académique. Titulaire d’un Master en Droit international et européen des droits fondamentaux, obtenu en France, il possède une solide compréhension des mécanismes globaux qui encadrent la protection juridique des libertés. Ce diplôme, rare dans son environnement, l’a exposé à l’étude approfondie des systèmes régionaux européens, onusiens et africains, tout en renforçant son sens de la responsabilité vis-à-vis de l’universalité des droits humains. Il détient également un Master en Droit bancaire et du commerce international, une maîtrise en droit des affaires, une licence en droit privé ainsi qu’une maîtrise professionnelle en anglais. Ses travaux de recherche ont porté sur des sujets fondamentaux tels que « La problématique du handicap et l’accès au droit à la participation politique au Mali » ou encore « La société unipersonnelle à responsabilité limitée dans le droit OHADA ». Ces choix thématiques reflètent son intérêt constant pour les questions de citoyenneté, de gouvernance, d’inclusion et de justice économique.

L’enseignement représente cependant l’un des piliers les plus durables de sa carrière. Depuis plus de vingt ans, Boubacar Djigui Diarra transmet le savoir dans les universités et instituts supérieurs du Mali. Son engagement pédagogique dépasse largement la simple transmission de connaissances : il vise à former des esprits libres, capables de penser, d’analyser et d’agir de manière autonome dans un monde en mutation. Professeur de droit dans un institut supérieur de technologie et de gestion, il enseigne des matières fondamentales telles que le droit du travail, le droit des contrats, le droit général et les méthodologies juridiques, formant des étudiants qui seront demain des acteurs clés du monde professionnel et institutionnel.

À l’Université African Business School (ABS), il enseigne également l’analyse de la politique étrangère, offrant à ses étudiants une compréhension structurée des relations internationales, des dynamiques géopolitiques et des enjeux économiques globaux. Dans ses cours, il nourrit la réflexion sur la place de l’Afrique dans le monde, sur les rapports Nord–Sud et sur les défis contemporains de la diplomatie globale. Son approche pédagogique repose sur la rigueur, la clarté méthodologique et une ouverture totale au débat d’idées.

Avant d’intégrer l’enseignement supérieur, il a enseigné l’anglais dans plusieurs établissements prestigieux de Bamako - notamment à l’école fondamentale de Koulouba, celle de Ouolofobougou, au Lycée Kignan, au CREFOD et à l’Institut de Technologie et de Gestion. Cette dimension linguistique renforce sa conviction que les langues étrangères sont un outil d’émancipation et d’ouverture pour la jeunesse africaine. Grâce à son bilinguisme français–anglais, il a pu accompagner des étudiants vers une meilleure compréhension des enjeux internationaux et renforcer leur capacité à évoluer dans un monde globalisé.

L’impressionnante expérience académique et pédagogique de Boubacar Djigui Diarra se conjugue avec un parcours journalistique riche. Entre 2013 et 2015, il a dirigé les journaux « Le Pays Émergent et L’Inspecteur », des publications maliennes reconnues pour leur pugnacité, leur indépendance éditoriale et leurs analyses approfondies. En tant que rédacteur en chef, il a piloté la ligne éditoriale, coordonné les équipes de rédaction, supervisé la publication de dossiers et impulsé un style journalistique alliant précision, sens critique et contextualisation. Son écriture, nourrie par sa formation juridique, se distingue par une capacité à clarifier les enjeux, à mettre en perspective les événements et à proposer des analyses équilibrées sur les questions politiques, économiques et sociales.

Depuis 2024, il collabore avec le magazine Meer, basé au Monténégro, où il signe des articles de fond sur la politique et l’économie. Grâce à son regard ancré dans les réalités africaines, il apporte une lecture originale, loin des clichés et des simplifications souvent véhiculés par les médias internationaux. Ses analyses se distinguent par leur profondeur, leur nuance et leur engagement intellectuel.

Son expertise a également été sollicitée dans le cadre diplomatique. Entre 2011 et 2015, il a travaillé à l’Ambassade de l’Inde à Bamako en tant que responsable marketing et chargé de programme. Ses missions l’ont conduit à assurer un suivi attentif de la situation politique, économique et sociale du Mali et de la Mauritanie, à concevoir des programmes éducatifs, à développer des stratégies de communication institutionnelle et à participer à la coopération bilatérale. Cette expérience diplomatique lui a permis d’acquérir une vision globale des relations internationales, mais aussi un sens aigu de la médiation entre cultures, indispensable dans un monde traversé de tensions et d’interdépendances.

Entre 2015 et 2018, il a collaboré avec ONU Femmes, une expérience déterminante dans son engagement pour l’égalité et la justice. En tant qu’assistant technique, il a coordonné les activités du Groupe Thématique Genre des partenaires techniques et financiers, du Groupe de Travail Genre du Système des Nations Unies au Mali. Il était aussi en charge des relations avec la Société Civile. À cet effet, il a organisé des réunions stratégiques, suivi l’exécution des recommandations institutionnelles et assumé des responsabilités en communication. Cette étape a renforcé sa conviction que la lutte pour l’égalité de genre est l’un des fondements de toute société démocratique, inclusive et durable.

Mais l’aspect le plus emblématique de son engagement demeure son action auprès des personnes vivant avec un handicap. Président du Collectif des Handicapés Diplômés du Mali, puis secrétaire général de la Fédération malienne des associations de personnes handicapées, il a été au cœur des mobilisations qui ont conduit à l’adoption de la Loi n° 2018‑027 du 12 juin 2018. Cette loi est la première législation malienne spécifiquement dédiée aux droits des personnes vivant avec un handicap. Sous sa direction, un tournant majeur a été opéré : des centaines de diplômés handicapés ont été intégrés dans la fonction publique, ouvrant la voie à des politiques plus inclusives. Son combat est animé par la conviction que la justice sociale ne peut être réalisée sans une attention particulière aux plus vulnérables et que les personnes handicapées ne doivent plus être considérées comme des sujets de compassion, mais comme des citoyens à part entière.

Aujourd’hui, Boubacar Djigui Diarra poursuit sereinement son cheminement intellectuel et professionnel. Bilingue, rigoureux, profondément engagé, il représente une figure de référence pour les jeunes chercheurs, les étudiants, les journalistes et les acteurs du développement. Son écriture comme son enseignement s’efforcent de concilier exigence intellectuelle, analyse lucide et ouverture humaniste.

Dans un monde saturé d’informations, où la parole publique se fragmente et où les repères se brouillent, il rappelle, par sa constance et son intégrité, que la véritable grandeur se mesure à la profondeur de la pensée, à l’honnêteté de l’engagement et à la fidélité aux valeurs de justice et de dignité. À travers ses travaux, il contribue à faire entendre une voix africaine authentique, ferme et équilibrée — une voix qui insiste sur l’importance de l’éducation, de la justice et de la communication comme fondements d’un développement réellement durable.