Paris m’a toujours fasciné. Même lorsque j’étais étudiant, je conduisais ma camionnette jusqu’à Paris, me garais près de la Tour Eiffel au Champ de Mars et parcourais la ville pendant des jours.

(Andreas Gursky)

Gagosian a le plaisir d’annoncer une exposition de quatre photographies d’Andreas Gursky—deux nouvelles, une récente et une datant du début de sa carrière en 1980—qui ouvrira au 9 rue de Castiglione, à Paris, le 5 juin 2025.

Les photographies de Gursky évoquent le flux mondial d’informations, le chaos de la vie contemporaine se heurtant au désir classique d’ordre. Il dépeint les extrémités visuelles du présent avec objectivité, capturant des environnements urbains et naturels à grande échelle dans des images richement détaillées comparables aux peintures de paysages du début du XIXe siècle. Nombre de ces oeuvres ont été manipulées numériquement et révèlent une sensibilité aux effets néfastes des activités humaines sur la nature.

Au centre de l’exposition se trouve Paris, Montparnasse II (2025). Ici, Gursky renoue avec l’une de ses investigations photographiques les plus importantes, plus de trois décennies après sa première itération. Réalisée en 1993, Paris, Montparnasse reste l’une des œuvres les plus emblématiques de Gursky, détaillant une structure contemporaine avec une précision qui a remodelé la photographie. Dans Paris, Montparnasse II, Gursky réexamine cette image en retraçant les changements que le temps a inscrits sur l’architecture et ses occupants. La composition a été modifiée numériquement, intégrant de subtils changements dans l’habitat, l’usage et le comportement. Comme pour Rhein II (Rhine II) (1999) et Rhein III (Rhine III) (2018), ou Aletschgletscher (Aletsch glacier) (1993) et Aletschgletscher II (Aletsch glacier II) (2024), le projet constitue une prolongation critique d’un sujet antérieur, mettant en lumière le passage du temps et la transformation du paysage.

Paris, Montparnasse II est présentée aux côtés de Gasherd (Gas cooker) (1980), mais aussi de Elektroherd (Electric cooker) (2025), une œuvre nouvelle, et de Malediven (Maldives) (2023), une photographie récente. La sélection des œuvres permet de retracer l’influence de Gursky sur la relation de la photographie au temps, à l’espace et à l’expérience humaine, tout en soulignant la portée historique de l’exposition et de son image centrale. Gasherd, l’une des premières photographies officielles de l’artiste, montre une simple cuisinière à gaz dans l’appartement de Düsseldorf qu’il partageait lorsqu’il était étudiant. Cette image d’un appareil familier attire l’attention du spectateur sur les détails du quotidien, évoquant l’influence de Bernd et Hilla Becher, les professeurs de Gursky à la Kunstakademie de Düsseldorf. Elektroherd en est une extension contemporaine et un contrepoint, représentant une cuisinière électrique à induction dans la cuisine actuelle de l’artiste—une mise à jour délibérée qui offre également un aperçu de sa vie privée.

A l’inverse, Malediven se distingue par son atmosphère. Autre composition audacieuse, mais plutôt axée sur un aspect du monde naturel, elle dépeint un ciel nocturne nuageux dramatiquement éclairé par une lune centrale intense. L’œuvre rappelle un thème fréquent du romantisme allemand et s’intéresse à l’interdépendance entre l’environnement et la société humaine, un motif central dans l’œuvre de Gursky.