De sa série la plus populaire Julius Corentin Acquefacques débutée en 1991 à L'Infiniment Moyen et plus si infinités dans les limites finies d'une édition minimaliste qui vient de paraître aux éditions Delcourt, Marc-Antoine Mathieu s'amuse et joue avec les lectrices et les lecteurs. Il philosophe aussi, sans en avoir l'air. Peut-être le fait-il en s'inscrivant dans les pas de Gébé ?

A chaque nouvel album, Mathieu propose d'arrêter tout et de réfléchir. Il offre un temps de réflexion précieux et allant à l'encontre de l'absence de pensée caractérisant notre époque. Paradoxalement, ce chemin de pensée ne néglige pas l'aventure et les rebondissements. Ce qui surprend, déroute, c'est qu'il réserve systématiquement des surprises. Sur la forme comme sur le fond, on ressort de la lecture d'un livre de Marc-Antoine Mathieu un peu changé(e). C'est cette multitude de propositions graphiques et originales, sous forme de planches comme d'illustrations singulières, que cette rétrospective propose au public de découvrir.

Marc-Antoine Mathieu est un plasticien, scénographe et auteur de bande dessinée français, né en 1959. Il étudie aux Beaux-Arts d’Angers, où il apprend la sculpture, la perspective, l’utilisation du film super-8 et le sens de la mise en scène graphique. Il rejoint en 1986 l’atelier Lucie Lom, lequel se consacre à la scénographie, notamment pour le Centre Pompidou, la Grande Halle de la Villette, la Cité des sciences ou encore à la Cité Internationale de la Bande dessinée. Il produit également des installations urbaines, comme La forêt suspendue en 2004, à Lille (capitale européenne de la culture) ou Les rêveurs dans de nombreuses villes depuis 2001.

En parallèle à ses activités de scénographe, Mathieu illustre dès 1987 sa première bande dessinée, Paris-Mâcon, chez Futuropolis : s’attachant aux trains, il révèle à toute vapeur son style graphique singulier et sa maîtrise du noir et blanc – lesquels il confirme ensuite dans L’origine (Delcourt, 1990), premier tome du cycle Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves.