Gagosian a le plaisir de présenter Ed Ruscha: Talking doorways à la galerie de la rue de Castiglione, du 22 octobre au 3 décembre. Dans ces nouvelles peintures, Ruscha délaisse les façades tournées vers l’espace public pour explorer le drame silencieux des intérieurs privés. Talking doorways coïncide avec Says I, to myself, says I, une exposition d’une autre série de travaux de Ruscha présentée à la galerie Gagosian de Davies Street à Londres, visible du 14 octobre au 19 décembre.

Depuis plus de six décennies, Ruscha revient fréquemment à l’architecture et aux infrastructures comme sujets, représentant stations-service, immeubles, parkings, musées, maisons ou des sites industriels vus depuis la rue ou du ciel. Avec Talking doorways, il délaisse pour la première fois les extérieurs au profit d’intérieurs, utilisant de subtils dégradés en pointillés pour représenter des pièces nues, décorées uniquement de moulures et d’encadrements de portes. Chaque œuvre présente en outre une porte à travers laquelle apparaît une phrase peinte, franchissant le seuil, accompagnée de bandes linéaires évoquant à la fois des faisceaux lumineux et les ondes sonores de paroles prononcées.

L’intérêt de Ruscha pour les intérieurs a, en partie, été suscité par l’œuvre du peintre danois Vilhelm Hammershøi (1864–1916). Célèbre pour ses tableaux énigmatiques de pièces baignées de lumière, vides ou habitées par une seule figure, Hammershøi a créé des œuvres à la palette restreinte, empreintes d’une observation minutieuse, évoquant une attention silencieuse. En évoquant sa réflexion sur les peintures de Hammershøi, Ruscha explique:

J’ai commencé à voir l’intérieur des murs, avec des moulures, des lambris, des petites corniches, des détails qui m’ont intrigué. Et bien que mon travail ne ressemble en rien au sien, je peux dire qu’il m’a inspiré. Il est plus direct, franchement rigide comparé à ce que font les artistes aujourd’hui. Formel, rigide et froid, mais porteur d’un véritable propos.

Les nouvelles œuvres de Ruscha expriment elles aussi une forme d’intériorité, bien que leur quiétude soit perturbée par les textes peints, suggérant une conversation ou un monologue. Says I to myself says I (2025), une toile de trois mètres de long, met en avant la phrase éponyme tirée du langage vernaculaire, divisée en trois bandes qui soulignent la répétition palindrome de Says I. Cette œuvre, qui représente la parole franchissant un encadrement de porte, constitue aussi une nouvelle déclaration de l’artiste sur l’art et le langage.

Gagosian publiera un catalogue dédié à ces nouvelles œuvres de Ruscha à l’occasion de l’exposition.