Nous sommes heureuses de présenter Coastal settlers and species from the sea, la première exposition personnelle de Carin Ellberg à Paris, qui ouvrira ses portes le samedi 29 novembre 2025 en présence de l’artiste et se poursuivra jusqu’au 17 janvier 2026. Représentée par la galerie Andréhn-Schiptjenko depuis sa création en 1991, Ellberg occupe une place majeure sur la scène artistique suédoise.

La pratique d’Ellberg se déploie comme une exploration continue de la transformation et de la perméabilité : entre peinture et sculpture, entre matière et imagination, entre l’intime et le cosmique. Son travail interroge les limites qui relient et séparent le mur et le sol, le réel et le représenté, le soi et son environnement. Reflet d’un processus à la fois introspectif et ouvert, Ellberg laisse ses pensées, souvenirs et associations dériver et se recomposer pour former de nouvelles constellations visuelles évocatrices.

Son dernier corpus, réunissant sculpture, peinture et aquarelles, prolonge son exploration de la forme comme manifestation physique et langage symbolique. Dans cette exposition, la mer agit comme une métaphore générative : mutable, réfléchissante et infinie. Sa présence n’est pas seulement thématique, mais structurelle, insufflant son rythme aux lignes ondulantes, aux transitions douces et aux correspondances fluides entre les médiums. Les œuvres oscillent entre abstraction et figuration, entre surface et profondeur, à l’image du va-et-vient des marées.

Avec leurs teintes sobres et leurs superpositions translucides, les peintures et aquarelles se situent entre présence atmosphérique et corporelle. Les roses et gris d’Ellberg (couleurs qu’elle associe autant au corps qu’à la lumière) évoquent une physicalité délicate, comme si la perception elle-même s’était teintée de pigment. Les aquarelles, avec leurs lignes sinueuses, peuvent être vues comme des méditations visuelles sur le changement : des paysages intérieurs où imagination et mémoire se conjuguent.

Dans ses sculptures, des fragments semblent s’être échappés des espaces picturaux pour occuper le volume de la pièce. Entre tendresse et précision, les formes suspendues en verre suggèrent des organismes ou des constellations, rappelant à la fois la vie marine et les diagrammes célestes. Le processus créatif d’Ellberg est réceptif, laissant le sens naître de la rencontre plutôt que de l’affirmation. Son œuvre est une méditation sur la continuité entre mondes intérieurs et extérieurs, entre expérience matérielle et immatérielle, où tout se rejoint finalement à un même ensemble.