Un dessin peut être très raffiné simplement parce qu’il est très direct et qu’il y a très peu de choses entre vous et cette expression. J’aime la façon qu’a le dessin d’être si proche de vous. Il sort tout droit de vous.
(Brice Marden)
Gagosian a le plaisir d’annoncer Brice Marden : works on paper, une exposition organisée en collaboration avec l’Estate de Brice Marden, dans laquelle seront présentées des œuvres inédites des deux dernières décennies de l’artiste, sélectionnées par ses filles Mirabelle Marden et Melia Marden.
Présentée à Paris, l’exposition rend hommage aux liens profonds que Brice Marden entretenait depuis longtemps avec la ville. C’est lors de son séjour à Paris en 1964 que l’artiste a approfondi son intérêt pour la représentation d’un lieu à travers une forme de raisonnement abstrait. Il a créé des œuvres monochromes quadrillées en utilisant le frottement au fusain des murs carrelés de la maison où il séjournait. Un saut intuitif à la fois ésotérique et pratique—un enregistrement littéral de son environnement.
Marden est devenu l’un des observateurs les plus inventifs du monde naturel, de son apparence, de ses textures, de sa poésie. Il a travaillé dans des studios surplombant la rivière Hudson, sur l’île tropicale de Nevis dans les Caraïbes, au Maroc, en Pennsylvanie—chacun de ces lieux lui offrant une palette naturelle unique. Avant tout, Marden était sensible au plaisir visuel, devenant un coloriste à l’égal de Matisse et de Rothko. Plutôt que de prendre la forme conventionnelle d’un paysage, ses œuvres évoquent son environnement à travers les impressions qu’il a gardées d’un lieu, d’une rivière, d’une pierre. Une rivière contient des rouges et des verts ainsi que des bleus. Une pierre contient des jaunes et des oranges ainsi que des gris. La couleur a une surface aussi bien qu’une profondeur et l’artiste décrit chacune d’elles avec des gestes différents.
Les gestes que Marden a développés dans sa pratique reflètent son immersion dans le monde de la chorégraphie conceptuelle – où le dessin naît du mouvement, et où lumière et couleur semblent danser. Le mouvement de la lumière perçu sur l’eau peut ressembler à de la calligraphie, aux coups de pinceau de Cézanne ou aux « drips » de Pollock. Comme l’a écrit le poète John Ashbery, Marden montre « les complexités cachées dans ce que nous pensions être élémentaire ».
Brice Marden: works on paper sera accompagnée d’une nouvelle publication. Comme l’observe Eileen Costello dans son essai : « Les dessins [de Marden] ont une dimension personnelle née de la fusion entre la main et l’esprit : les deux doivent ne faire qu’un ».