Si Auguste Rodin est universellement reconnu comme sculpteur, il fut aussi un dessinateur passionné. « C’est bien simple : mes dessins sont la clé de mon œuvre » confiait-il au journaliste René Benjamin en 1910.
Cette œuvre dessinée est vaste, elle rassemble 10 000 feuilles réalisées par l’artiste tout au long de sa vie, dont 7 000 demeurent conservées au musée. À travers une sélection de près de 70 dessins provenant exclusivement de cette exceptionnelle collection d’art graphique, l’exposition « Rodin. Dessins libres » présente un aspect méconnu et une pratique qui se réinvente sans cesse.
Six sections thématiques rythment une présentation à la fois chronologique et stylistique, qui conduit à donner un aperçu des grands ensembles qui composent le fonds d’arts graphiques du musée, s’appuyant sur les caractéristiques intrinsèques des dessins. Elles explorent les procédés inventés par l’artiste à partir d’un corpus allant des années de formation aux dessins lumineux de la maturité, en passant par les dessins « noirs » inspirés de La divine comédie et les expérimentations sur la couleur au soir de sa vie.
L’assemblage, l’art du fragment, le goût de la série, la visibilité du geste, la quête du mouvement et surtout son art constant de la reprise, aboutissent à la création d’un langage pur de formes et de couleurs, plaçant Rodin aux avantpostes de la modernité. Comme la sculpture, le dessin sera pour Rodin le lieu de toutes les expérimentations, formelle, technique et expressive.
















