Depuis les années 2000, l'horloge de l'apocalypse, mise au point en 1947 pour prédire l'arrivée d'un cataclysme planétaire, s'est avancée jusqu'à atteindre 23 h 58 et 30 secondes en 2024. La fin du monde semble donc se rapprocher !
Mais en sommes-nous vraiment certains ?
Nous allons explorer les différentes perspectives religieuses qui décrivent les circonstances dans lesquelles la fin du monde pourrait survenir. De son côté, la science s'est emparée du sujet pour évaluer l'état de la planète et fournir des réponses plus précises.
Quoi qu'il en soit, de nombreux scénarios apocalyptiques ont souligné l'importance de se préoccuper de cette problématique planétaire qui pourrait mener à un aboutissement chaotique.
Cette inquiétude face à un événement menaçant la planète a suscité de vives réactions et mobilisé des préparations tant de la part des gouvernements que des mouvements survivalistes.
Les perspectives religieuses
Jean de Patmos écrit le Livre de l'apocalypse vers 95 : 22 chapitres de visions prophétiques de la fin des temps. Y sont traités le retour de Jésus-Christ, le jugement des vivants et des morts, la création d'un nouveau ciel et d'une nouvelle terre.
De plus, les chrétiens croient en divers signes précurseurs, comme des guerres, des famines, et des catastrophes naturelles.
L’islam rejoint cette vision de la fin des temps. Les musulmans croient en la résurrection de chaque individu et de son jugement par Allah selon ses actions.
Des événements comme l'apparition du Dajjal (l'Antéchrist), la descente de Jésus (Isa) et des guerres constituent des signes avant-coureurs de la fin des temps.
Ce messianisme est aussi annoncé dans les textes hébraïques.
La tradition juive attend l'avènement du Messie, qui restaurera Israël et apportera la paix mondiale. Des textes comme Daniel et Ézéchiel évoquent des visions de la fin des temps, mais leurs interprétations sont diverses.
L'univers est donc voué à la destruction. Selon les hindouistes, il passerait par des cycles de création (Brahma), de maintien (Vishnu) et de destruction (Shiva).
Selon eux, nous vivons actuellement dans le Kali Yuga, une ère de déclin moral et spirituel, qui finira par être suivie d'un renouvellement. Un autre renouvellement messianique ?
Chez les bouddhistes, on parle de l'arrivée future de Maitreya, le Bouddha de l'amour qui viendra restaurer la dharma, selon le Larousse, une loi universelle de la nature qui s'exprime dans chaque être individuel (devoir moral) aussi bien que dans le cosmos par son mouvement cyclique et régulier. (C'est l'une des principales notions de l'hindouisme, du bouddhisme et du jaïnisme).
En outre, ils n'ont pas de vision apocalyptique au sens traditionnel, mais enseignent que le cycle de la naissance, de la mort et de la renaissance continue jusqu'à ce qu'un individu atteigne l'illumination (nirvana). La fin des temps existe également dans le zoroastrisme : une religion ancienne qui croit en un jugement final où les âmes seront évaluées, suivies d'une purification du monde par le feu.
Après la destruction du mal, surviendra une ère de justice et de paix sur terre.
De nombreuses cultures autochtones ont cette même approche de la fin des temps, et parmi les nouvelles religions et les mouvements spirituels, tels que les Témoins de Jéhovah et les groupes New Age, on assimile l'imminence de la fin des temps à des événements mondiaux.
Des menaces dont les scientifiques tiennent compte pour déterminer la viabilité de notre planète et prédire son avenir.
Les perspectives scientifiques
En tête de liste : le réchauffement climatique. Il cause des incendies de forêt, des inondations, des ouragans et des vagues de chaleur.
D'autre part, la fonte des glaciers et la dilatation thermique de l'eau provoquent une élévation du niveau de la mer. Menaçant les zones côtières, elle finit par entraîner des déplacements massifs de populations.
Une étude australienne1 prévoit qu’en 2050, la hausse de la température moyenne à la surface du globe aura atteint 3 °C. Plus de la moitié de la population mondiale sera exposée à des chaleurs létales au moins 20 jours par an. Et cette météo mortelle persistera plus de 100 jours par an en Afrique de l'Ouest, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est. Deux milliards d'habitants seront affectés par le manque d'eau.
Une limitation de ressources qui fait déjà basculer le monde dans des crises économiques à répétition. La compétition pour l'obtention de ces ressources entraîne des troubles sociaux et des conflits.
Avec ces changements climatiques, les pandémies se multiplient et deviennent antibiorésistantes. Les catastrophes naturelles qui en découlent - volcans, tremblements de terre, tsunamis - entraînent des pertes et destructions massives.
À plus grande échelle, astéroïdes, comètes et autres événements astrophysiques menacent une planète déjà bien fragilisée par le dérèglement climatique, une biodiversité qui se perd peu à peu ou encore des crises environnementales telles que la pollution et la déforestation.
Outre le réchauffement climatique, l’intelligence artificielle serait citée dans les facteurs aggravants qui mettraient en péril notre humanité. On met en garde contre le développement incontrôlé de l'IA, qui pourrait, dans des scénarios extrêmes, devenir autonome et nuire à l'humanité.
Exposées à des menaces de cybersécurité, de nombreuses infrastructures pourraient être perturbées. C'est l'un des scénarios apocalyptiques en phase de détruire l'humanité.
En réaction et en préparation à ces catastrophes, certains pays comme le Danemark investissent dans des infrastructures durables et des technologies vertes pour lutter contre le changement climatique.
Quant aux survivalistes, ils se préparent à diverses catastrophes, en stockant de la nourriture, de l'eau et en apprenant des compétences de survie.
Les catastrophes dont nous avons déjà été touchés nous rappellent quelquefois l'importance de la solidarité, de la préparation et de l'espoir dans notre quête d'un avenir durable.
Notes
1 Propos de Benoît Jourdain et de Benoît Zagdoun pour Franceinfo.