La galerie Polaris est heureuse de réunir pour la première fois les œuvres de l’artiste plasticienne Vanessa Fanuele et de la céramiste Chiara Bonato à l’occasion de l’exposition “Terres Nouvelles”. Il ne s’agit pas de confronter deux œuvres au médium différent mais de faire dialoguer deux artistes jouant sur la même thématique de l’équilibre, des formes et des forces. Des terres nouvelles, comme un espace imaginaire qui capte le moment vacillant de la chute, qu’il est possible de comprendre comme la décomposition d’un mouvement.

L’espace urbain, les volumes et les paysages sont ancrés dans la mémoire de la jeune céramiste Chiara Bonato. Dans son travail, nous retrouvons des éléments qui rappellent ces espaces communs: des sculptures en équilibre, des tensions, des cohérences ou des ruptures formelles. Les sculptures jouent avec nos sens et rendent compte de volumes à l’apparence molle, légère, dure ou encore humide. Elles naissent du plaisir du toucher, manipuler la matière et appellent volontiers à la main. C’est une sculpture en équilibre qui veut basculer, une autre presque molle qui se déforme sous nos yeux et désarçonnent notre propre regard. Un mouvement certain figé dans la terre.

De la même façon, dans sa peinture Vanessa Fanuele joue de ces équilibres fragiles. Sa dernière série sur les tempêtes, établit un constat d’architectures bouleversées ou en bouleversement.

L’artiste aborde la structure s’affaissant, poussée ou soulevée par la force des éléments pour former de nouvelles architectures, volumes et paysages. En utilisant des lavis translucides qui traversent la largeur des toiles, elle propose des œuvres inspirées de moments dramatiques dont les tonalités nous emmènent dans un univers onirique. Ainsi sa peinture nous rappelle les chronophotographies de Etienne-Jules Marey. Comme il a linéarisé sur une même plaque le déplacement d’un sujet, Vanessa Fanuele invite le spectateur à lire la décomposition rythmique de la chute de ces architectures. Elles sont en mouvement, tombent ou sont tombées sous nos yeux.