Au Palazzo Grassi, Pinault Collection consacre une grande d’exposition personnelle à l’artiste Tatiana Trouvé (née en 1968, Cosenza, Italie), dont le commissariat est assuré par Caroline Bourgeois, conservatrice en chef de la Collection Pinault, et James Lingwood, conservateur indépendant et ancien codirecteur d’Artangel, en étroite collaboration avec l’artiste. Conçue en réponse aux cartes blanches que Pinault Collection offre à des artistes contemporains, il s’agit de la première grande monographie de Tatiana Trouvé en Italie.
Pour son exposition la plus ambitieuse à ce jour, l’artiste transforme l’intérieur grandiose du Palazzo Grassi en un vaste labyrinthe d’espaces physiques et ima ginaires, peuplés de sculptures et de dessins dans lesquels les mondes intérieurs et extérieurs se mêlent et où souvenirs, rêves et projections convergent.
À partir de l’installation conçue pour l’atrium du Palazzo Grassi, l’expo sition réunit de nombreuses sculptures nouvelles, des œuvres de la série The guardians, une sélection de dessins de grandes dimensions de la série Les dessouvenus et 70 œuvres sur papier de l’atelier de l’artiste exposées pour la première fois. Plus de 20 œuvres pro viennent de la Collection Pinault. De nouvelles sculptures et des dessins récents portent la trace d’événements dramatiques qui ont marqué l’artiste, comme les émeutes dans les rues près de son atelier à Montreuil à l’été 2023 et le traumatisme de la pandémie de 2020, qui a fait la une des plus grands journaux du monde et sur lesquelles elle peint pendant ses semaines d’isolement. Le travail de Tatiana Trouvé évoque également des cultures lointaines et des systèmes de connaissance alternatifs, comme les cartes de navigation, les constel lations dans le ciel, un trésor de curiosités rassemblées par l’artiste au cours de ses voyages.
Tout au long de l’exposition des objets et des images passent de deux à trois dimensions et inversement, apparaissant et réapparaissant dans différents scénarios. En créant des allers-retours entre un passé lointain, un présent turbulent et des futurs pos sibles, les œuvres de Tatiana Trouvé entraînent le visiteur dans une symphonie de mondes spatiaux, mentaux et temporels où, comme elle le notait en 2008, « tous les éléments qui composent ces mondes sont connectés les uns aux autres par des affinités, des échos, des réminiscences et ces liens esquissent / cartographient une errance partagée, sans origine ni fin, dans un écosystème totalement ouvert. »
L’écosystème de Tatiana Trouvé s’appuie sur un vaste réservoir d’images, d’écrits et de souvenirs, sur un large répertoire de techniques, telles que le coulage et le moulage, le blanchissement et le dessin, la sculpture et le filage, et sur une gamme extraor dinaire de matériaux tels que l’asphalte et le marbre, le bronze et le chanvre, le verre et les miroirs. Elle les applique à une exceptionnelle variété d’objets, y compris des pierres et des fleurs, des valises et des chaussures, des serrures et des clés, des radios et des magnéto phones, des couvertures et des livres, pour construire, dans ses sculptures et ses dessins, des mondes qui à la fois désorientent et envoûtent, troublent et fascinent.
L’exposition est accompagnée d’un guide du visiteur et d’un catalogue publié en collaboration avec Marsilio Arte (Venise) avec des textes d’Emma Lavigne, Bruno Racine, Neville Wakefield et Barbara Casavecchia ainsi qu’avec une conversation entre Tatiana Trouvé, Caroline Bourgeois et James Lingwood.
L’exposition sera également enrichie par une série de conférences et d’événements culturels ouverts au public. Parmi eux, la performance live du musicien et compositeur Warren Ellis qui interprètera une improvisation solo au violon dans l’atrium du Palazzo Grassi le 6 avril, premier jour d’ouverture au public de l’exposition, le 17 avril le concert de Teho Teardo et Blixa Bargeld, auteurs de la composition Denebola, pièce inédite écrite pour l’exposition, et la conversation avec Tatiana Trouvé, Caroline Bourgeois et James Lingwood, au programme le 16 mai.