Les plantes ne sont pas émotionnelles, du moins pas au sens humain du terme. Mais elles disposent de mécanismes qui peuvent donner l'impression qu'elles agissent comme des êtres émotionnels, c'est-à-dire qu’elles réagissent à l'environnement qui les entoure.

En fait, les plantes réagissent de manière complexe à leur environnement. Dans cet article, nous nous interrogerons sur la manière dont cela se manifeste. Quelles sont leurs interactions avec le monde qui les entoure ?

Nous examinerons plus particulièrement l'exemple de la plante d'intérieur pour expliquer ce qu'elle apporte à l'homme et en quoi elle est importante pour lui.

Comment les plantes sont-elles émotionnelles ?

Comme indiqué en introduction, les plantes réagissent aux stimuli environnementaux.

Dans un article consacré à la sensibilité des plantes, France Inter1 en énumère deux : le vent, par exemple, auquel elles sont exposées en permanence et qui peut potentiellement représenter un danger pour elles en les arrachant du sol, mais aussi les animaux qui partagent le même milieu.

La lumière, la gravité, le toucher et les produits chimiques sont d'autres stimuli que les plantes peuvent détecter.

Quand elles se tournent vers la lumière, on appelle ce processus le phototropisme. Quand elles réagissent au toucher, on parle de thigmotropisme (ou haptotropisme).

À l'exemple des acacias d'Afrique du Sud qui, selon France Inter, pouvaient sécréter, en moins de deux heures, un taux exceptionnel de tanin mortel contre des ruminants, certaines plantes émettent des substances chimiques pour repousser des menaces, comme des insectes herbivores.

Les acacias d’Afrique du Sud peuvent détecter les signaux de leurs semblables à plusieurs mètres et activer ainsi leurs propres défenses. De plus, les plantes disposent d'une forme de mémoire qui leur permet de se souvenir de certains stimuli.

Selon la rédactrice santé Anouk Tomas2 : afin d'assurer la « stabilité » des plantes en tant qu'organismes, bien que des changements épigénétiques en réponse à l'environnement soient généralement temporaires, ils sont tout de même transmis au cours des divisions cellulaires des plantes en question : cela permet d'éviter que des cellules individuelles ou des tissus cellulaires entiers ne reviennent à des stades de développement antérieurs, ce qui pourrait être problématique.

Enfin, elles interagissent avec d'autres organismes. Cette disposition influence leur croissance et leur développement3.

Leurs interactions avec le monde qui les entoure

Le phototropisme, « Le Robert »4 le définit comme étant le tropisme - réaction d'orientation ou de locomotion orientée, causée par des agents physiques ou chimiques - déterminé par l'action de la lumière.

Selon l'Encyclopædia Universalis5, les stimulus engendrant les tropismes sont de nature variée, mais la lumière et la pesanteur sont les deux plus déterminants. Ils jouent notamment un rôle crucial lors de la germination des graines : il est essentiel que la racine atteigne rapidement les couches humides du sol et que la tigelle voie la lumière pour assurer la synthèse de matières organiques. Pour ces raisons, sans aucun doute, les sensibilités à la lumière et à la pesanteur sont à leur maximum dans les jeunes plantules.

Outre le phototropisme, la communication chimique constitue une interaction essentielle pour le développement des plantes.

Elle se traduit par une réaction de défense face à des menaces comme peuvent l'être les herbivores. La plante libère alors des substances volatiles pour avertir les plantes voisines.

Quant à la symbiose, elle se définit par les relations symbiotiques que les plantes forment avec d'autres organismes6, comme les champignons mycorhiziens, qui aident à l'absorption des nutriments en échange de glucides.

Les interactions que de nombreuses plantes entretiennent avec les pollinisateurs sont une autre forme de relation symbiotique que l'on peut aisément qualifier de mutualisme.

Par leurs couleurs, leurs formes et leurs odeurs, celles-ci attirent les pollinisateurs pour assurer leur reproduction.

Un rapport IPBES sur les pollinisateurs, la pollinisation et la production alimentaire7 atteste que la pollin atteste que la pollinisation par les insectes, concerne 90 % des espèces de plantes à fleurs dans le monde.

Le rôle des pollinisateurs va au-delà de la simple reproduction des plantes. On relève dans l’article « Les pollinisateurs » de L’Office français de la biodiversité8, l'information suivante :

Un nombre important de cultures dépendent d’une manière ou d’une autre de la pollinisation par les insectes. Ainsi, au niveau européen, 84 % des espèces végétales cultivées dépendent directement des insectes pollinisateurs.

Pour conclure cette partie, il me semble essentiel de rappeler que les plantes peuvent interagir avec leur environnement de différentes manières. Face aux fluctuations de la température et autres changements environnementaux, elles ont l'aptitude de s'adapter et d'ajuster leur croissance.

On a vu certaines plantes libérer des substances chimiques dans le sol pour inhiber la croissance des plantes concurrentes, lorsque les ressources étaient limitées.

La plante d'intérieur

D'abord, elle peut s'épanouir dans un environnement intérieur à condition qu’elle :

  • dispose de la luminosité et des nutriments nécessaires.

  • que la température soit modérée, entre 15° et 25° pour la plupart des plantes d’intérieur.

  • que son espace soit suffisamment humide.

  • qu'elle soit arrosée comme il se doit.

  • que la circulation de l'air soit bonne pour prévenir les maladies fongiques et lui assurer une croissance saine.

Pour l'homme, elle revêt une importance considérable, tant pour son bien-être physique que mental. Avec une plante d'intérieur, la qualité de l'air est meilleure. Les scientifiques l'ont compris. C'est ce qui a donné une idée ingénieuse à deux entrepreneurs français, Lionel Mora et Patrick Torbey : concevoir des plantes dépolluantes.

Valentine Poignon, journaliste pour Ça m'intéresse, nous apprend, dans son article « Cette nouvelle plante purifie l'air intérieur ! »9 que, d'abord baptisée Neo P1 puis Neo Px, la plante a été imaginée et conçue pendant quatre ans au sein de l’incubateur Entrepreneur First de Station F à Paris et que l’ADN de la plante biotechnologique a été modifié pour capter le CO2 ainsi que quatre autres polluants de l’air intérieur : selon ses inventeurs, une plante aussi efficace pour purifier l'air que 30 plantes naturelles.

De nombreuses autres études montrent que le fait d'observer des plantes ou de s'en occuper peut avoir un effet apaisant. La présence d'une plante d'intérieur peut réduire le stress et l'anxiété.

Dans un environnement de travail, elles permettent l’augmentation de la concentration et de la productivité. L'humeur des employés en est améliorée.

D'autre part, prendre soin des plantes d'intérieur inculque des valeurs de responsabilité et de patience. C'est aussi une opportunité d'intégrer des notions de botanique et d'écologie.

À l'occasion de la semaine du jardinage à l'école, le blog Floramedia10 a publié un article sur les bienfaits des plantes pour les enfants :

Les enfants et le végétal : quels leviers pour attirer les consommateurs de demain ? ». Il assure qu’en mettant les mains dans la terre, en prenant soin des semis et des jeunes plants ou en arrosant, les enfants développent leur motricité : ils apprennent également la patience, en observant les évolutions d’une plante, de la graine à l’assiette par exemple. C’est aussi un excellent moyen pour responsabiliser un enfant que de lui apprendre à prendre soin d’une plante. Il sera récompensé par l’arrivée d’une belle fleur ou d’un fruit à déguster. Permettre aux jeunes générations de découvrir la vie au jardin, enseigne le respect de l’environnement et à découvrir la biodiversité.

Par le biais de leur processus de transpiration11, elles libèrent de la vapeur d'eau, ce qui peut concourir à réguler la température des environnements intérieurs secs.

Avec son potentiel et tous les bienfaits qu’elle apporte, une plante d'intérieur, c'est aussi l'idée d'une reconnexion avec la nature, notamment dans des environnements urbains où les populations sont sujettes à la pollution et à divers états de maladie.

Notes

1 Source : France Inter.
2 Source : Sciences et avenir.
3 Source : National Geographique.
4 Source : Le Robert.
5 Source : Encyclopædia Universalis.
6 Source : CNRS.
7 Source : IPBES.
8 Source : L’Office français de la biodiversité.
9 Source : Ça m'intéresse.
10 Source : Floramedia.
11 Source : Le Figaro.