O Rei

Le football vient de perdre son Roi, celui qui personnifiait le jeu par ses sourires, son élégance, sa vista. Il a fait entrer le football dans une nouvelle dimension. Originaire de la ville des trois cœurs, Edson Arantes do Nascimento suit les pas de son père, footballeur amateur pour le Vasco de Gama. Il est vite appelé le fils de “Dondinho” et se prend de passion pour ce club, notamment le gardien de l’équipe. Bilé est l’idole du jeune Edson, mais ce dernier le prononce « Pilé ». Cette erreur de prononciation est à l’origine du mythe. Le footballeur en herbe déteste son nouveau surnom car ses camarades de classe se moquent de lui. Ce sobriquet restera dans la légende même si au départ le principal intéressé était prêt à se battre pour ne pas être appelé ainsi. C’est sur les terrains du monde et du Brésil qu'il conquiert ses véritables lettres de noblesse. Lors du seul match de sa carrière avec la Seleçao dans l’Hexagone, il marque 3 buts face à la France en 1963. Le quotidien l’Equipe titre de manière prophétique : ” France 2 - Pelé 3 “. Il est alors inarrêtable et déclenche une pluie de records pendant cette décennie. En 1970, il est définitivement le Roi du pré vert ! Vainqueur de 3 coupes du monde, il détient ce record qui donne le vertige ! C’est Pelé, le Roi du Brésil et du football à tout jamais !

Le Maestro

Zinédine Zidane, le petit Yazid de la Castellane des quartiers nord de Marseille adore jouer au football. Il se fait une place lors des matchs improvisés contre les grands de la cité sur la dalle en bas des tours. Il parvient à se faufiler entre ses adversaires, multipliant les roulettes et râteaux pour toujours contrôler ce ballon qui est son meilleur ami. Son talent saute aux yeux. Très vite repéré, il part de Marseille pour poser ses valises à Cannes, puis Bordeaux en première division. Il reste le petit Yazid pour ses amis, jusqu'au jour où Rolland Courbis, son coach bordelais qui a du mal avec toutes les lettres de son nom et prénom, lui affuble d’un surnom affectueux. Zizou… comme un bisou sur le ballon, une caresse du pied gauche, une arabesque, un coup du foulard et autre geste technique dont il a le secret. Il est au centre du jeu et tous les ballons passent par lui. Il rend ses partenaires meilleurs et tel un chef d’orchestre, il dirige à la baguette sa troupe. Numéro 10 de légende, il offre la coupe du monde 1998 à son pays. Il fait partie de ces rares joueurs ayant participé et marqué lors de deux finales de coupe du Monde. Mythique ! Tout simplement, Zizou, le Maestro !

Mozart

Matthias Sindelar fut le leader de l'équipe autrichienne des années 30 surnommée la Wunderteam. Rien ne semble pouvoir arrêter cette équipe à l'aube de la coupe du Monde 1934. Pendant 4 ans, l'équipe reste invaincue. Seule l’Angleterre parvient à dompter le Mozart autrichien, au terme d’un match perdu 4 buts à 3, longtemps considéré comme le match du siècle. Puis lors du Mondial italien, ils perdent à nouveau en demi-finale face aux hôtes. C’est le début de la fin pour cette équipe de légende. La sombre histoire tape à la porte de Sindelar. L’Autriche, en passe d’être annexée par l’Allemagne d’Hitler, doit jouer un match amical. Le dictateur exige un résultat de parité. Pendant quasiment la totalité du match, la consigne est respectée mais le naturel revient au galop et l’Autrichien marque un but rageur à la 70ème minute qu’il célèbre en défiant le régime Nazi dans les tribunes. C’est l’une des dernières apparitions du Mozart autrichien avec son équipe. Quelques mois après, il disparaît… Son corps retrouvé, on suspecte un assassinat politique de la Gestapo car il n’était plus protégé par son statut de légende vivante. Il est inhumé dans le cimetière de Vienne près du carré des musiciens, à côté de Beethoven ou de Schubert. Ironie du sort, il meurt à 35 ans comme Mozart qui veille aussi sur lui pour toujours.

Mentions spéciales :

Le “Kaizer” Franz Beckenbauer, “Il Fenomeno” Ronaldo, “El Pibe de Oro” Diego Maradona…