Nous connaissons tous les histoires sulfureuses des grandes familles du gotha chez nos voisins monégasques et britanniques.

Qui n’a jamais rêvé de vivre la merveilleuse idylle entre le prince Rainier et la belle actrice hollywoodienne qu’il épouse civilement le 18 avril 1956, et puis religieusement, devant le monde entier lors de la somptueuse cérémonie du 19 avril 1956 à la cathédrale de Monaco ?

Grace Kelly devient alors Son Altesse Sérénissime la Princesse Grace de Monaco. Une belle mariée sous un long voile blanc, comme dans les plus beaux contes de fées et d’animation, dessinés par les studios de Walt Disney.

Ou encore, qui ne s’est jamais pris pour un garde du corps, séduisant comme un ouragan, à la façon de Roger Moore dans James Bond, de l’indomptable Princesse Stéphanie de Monaco ?

Les plus audacieux se plairont à se prendre au jeu de l’illustre coureur de jupons, Édouard VIII. Par amour, en demandant en mariage l'Américaine Wallis Simpson, qui avait divorcé de son premier époux et était en instance de divorce avec le second, sous la pression de l’Église anglicane et des Ministres du Commonwealth, Édouard VIII est contraint de signer le 10 décembre 1936, à 10 heures, en présence de deux avocats, les actes d'abdication au profit de son frère cadet, Albert, qui montera sur le trône et deviendra George VI, le roi bégayeur. Édouard et Wallis seront chassés de Londres et exilés à Paris.

Les commérages feront dire à certains qu’il avait des accointances avec les nazis, de par ses origines d’une des plus grande dynastie allemande, les Saxe-Cobourg et Gotha.

Qui aussi n’a jamais voulu prendre la défense de la charmante Lady Diana, cocufiée par Charles et Camilla ? Même Sir Elton John a chanté et tenu sa bougie face au vent, pour honorer la disparition tragique de notre Princesse bienaimée, sous le tunnel du pont de l’Alma.

Mais connaissons-nous les dessous de la Couronne chez nos voisins belges ?

Arcadie Claret est loin d’être une passade pour Léopold Ier de Saxe-Cobourg et Gotha, le premier Roi des Belges. Elle vivra plus de vingt ans dans son lit. Et lui donnera deux fils. Elle n’est pas une courtisane fatale comme Lola Montès, cette danseuse exotique, sensuelle et célèbre pour ses nombreuses liaisons avec des hommes influents, dont le voisin et cousin de Léopold, le Roi Louis Ier de Bavière (qui tient son nom de par son parrain, Louis XVI) : les scandales et les troubles politiques provoqués par leur relation, et surtout, par l’anoblissement de sa maîtresse, ont entraîné la chute du cousin à Munich.

Arcadie Claret est née à Ixelles le 30 mai 1826. Elle rencontre le Roi des Belges alors qu’elle n’a pas encore dix-huit ans. Lui a la cinquantaine bien entamée. Le Roi l’installe dans sa garçonnière, un bel hôtel de maître au cœur de la rue Royale. La Reine Louise-Marie, dont l’état de santé se dégrade, est sans doute au courant de cette liaison. Et comme Arcadie manque de discrétion, elle est souvent huée lors de ses promenades en ville. Sous la pression du Gouvernement, elle doit s’exiler à Cobourg en Allemagne, et revient après la mort de la Reine, en 1850. Léopold l’installe alors au château du Stuyvenberg, juste à côté de son palais de Laeken.

Mais nombreux encore sont les Belges qui font d’Arcadie une intrigante. Elle a séduit l’homme vieillissant, a réussi à se faire anoblir avec ses enfants, et est parvenue à se faire offrir une fortune.

L’on dit qu’elle avait de nombreux amants. Même après son mariage de façade, en 1845, avec l’écuyer du Roi, Frédéric Meyer, issu de Cobourg, comme le Roi Léopold Ier de Saxe-Cobourg et Gotha. Que ses enfants ne seraient pas ceux de Léopold, mais ceux d’amants de passage. Et que le Roi sût, mais qu’il aurait assuré l’avenir d’Arcadie et de sa descendance, en souvenir de ce que furent leurs ébats ardents.

Fidèle à cette tradition des liaisons dangereuses, son arrière-petit-fils, le Roi Léopold III aurait-il aussi fauté ?

L’enfant que le Roi Léopold III a annoncé avoir avec la roturière Lilian Baels, pendant qu’ils furent emprisonnés lors de la seconde guerre mondiale, sous le même édredon, cachés au fond d’un grand lit perdu dans leur chambre nuptiale du palais Royal de Laeken, aurait-il pu être conçu alors que la Reine Astrid était encore vivante ? Leur histoire d’amour pourrait-elle être la cause du terrible accident de voiture qui a emporté la belle et jeune suédoise, tant aimée des Belges ?

C’est ce que nous raconte le chien du Jeune Prince, dans le pop roman Le dernier roi (publié le 24 avril 2025 chez Melmac, collection Le Chat Blanc, 16 €).

Le petit Victor est exilé à Paris, tout comme son cousin Édouard VIII d’Angleterre, lui aussi issu de la grande famille de Saxe-Cobourg et Gotha. Une dynastie de derniers Rois infidèles. De l’Allemagne à l’Angleterre, en passant par la Belgique.

La boucle est bouclée.