Quatre ans après la série « Meese Haute Couture » qui rendait un hommage déjanté à Karl Lagerfeld, Jonathan Meese fait un retour spectaculaire à Paris avec Doctor-Doc-Dr.-„High Noon“ Is Back (Wonderland De Large), une exposition extravagante sur le pouvoir des contes et légendes.

« Alice au Pays des Merveilles, le Magicien d’Oz, le Petit Chaperon Rouge, les Trois Petits Cochons, Lady MacBeth, Dr. No, Vincent Van Gogh, King Kong, Dracula, Fantomas, Parsifal… », égrenés comme une litanie, ces héros deviennent les étendards d’une nouvelle vision de l’art. Les peintures, toute en matière, tantôt dégoulinante, tantôt écrasée jusqu’à l’excès, mêlent visions de l’enfance et appels à la «révolution ». Ciment d’une culture collective, les contes, mythes et légendes sont pour Jonathan Meese le creuset de l’imaginaire occidental et une source d’inspiration fondamentale dans sa pratique : « Sans le conte de fée » explique-t-il, « nous ne pourrions construire de futur ». « Le monde entier est un conte de fée, le futur est quelque part notre monde merveilleux. Nous sommes acteurs de cet avenir tout puissant. Et l’art détermine le futur. L’art est tout puissant. »

Depuis plus de vingt ans, Meese a développé une oeuvre inclassable, entre expressionnisme et actionnisme, qui associe peinture, sculpture, installations et performance. Son travail interroge la frontière entre nature et culture, créativité et conformisme, apparence et pouvoir, et propose une philosophie singulière où l’art seul guiderait la marche du monde.

Jonathan Meese est né à Tokyo en 1970 et vit et travaille à Berlin et Ahrensburg. Depuis sa première présentation à Berlin et sa participation à la Biennale de Berlin en 1998, son travail a été largement exposé à l’international. Il a participé à d’importantes expositions collectives comme Generation Z au PS1 à New-York en 1999, New Blood à la Saatchi Collection à Londres en 2004 ou Dionysiac au Centre Pompidou en 2005. La Deichtorhallen de Hambourg et le Magasin de Grenoble lui ont consacré une rétrospective en 2006 : Mama Johnny. Parmi les autres expositions notables on note celle du MOCA de Miami (2011), de l’Akademie der Künste de Vienne (2012), celle de la National Gallery de Prague (2015), du Kunsthistoriches Museum de Vienne (2017), du Carré Sainte-Anne à Montpellier ( 2017) et de la Pinakothek der Moderne à Munich (2018). En 2019, l’artiste a investi la ville de Lübeck et la totalité de ses espaces d’exposition avec le projet Dr Zuhause: K.U.N.S.T (Erzliebe). En 2022, en collaboration avec la jeune artiste Conny Maier, il a developpé une large exposition « Hansel and Gretel (Let me in Ruh’ ) » à Aurich, Allemagne.

Jonathan Meese a également réalisé de nombreux décors et scénographies pour le théâtre et l’opéra notamment le Dionysos de Wolfgang Rihm présenté au Festival de Salzbourg en 2010 et au Staatsoper de Berlin en 2012. Il a également signé la scénographie de la Médée de Charpentier mise en scène par Paul Audi au Théâtre des Champs Elysées en 2012. Son improvisation sur le Parsifal de Wagner au Berlin Staatsoper en 2005 et son Hommage à Noël Coward à la Tate Modern en 2006 ont marqué les mémoires. En 2007, il écrit et interprète De Frau: Dr. Poundaddylein – Dr. Ezodysseusszeusuzur au Volksbühne de Berlin et en 2020, il présente un nouveau spectacle Lolita (R)evolution (Rufschädigendst)-Ihr Alle seid die Lolita Eurer Selbst ! au Théâtre de Dortmund. En 2021, en pleine pandémie mondiale, Jonathan Meese a sorti un disque remarqué en collaboration avec le célébre producteur de musique électronique DJ Hell « Hab keine Angst, hab keine Angst, ich bin deine Angst ».