Inspirante, Caroline Garcia. Le mot n’est pas faible pour décrire la tournée américaine de la désormais dixième mondiale, son meilleur classement depuis 2017 et ses victoires à Wuhan puis à Pékin. Après son titre à Cincinnati (22 août) puis sa demi-finale à l’US Open (8 septembre), la Française retrouve enfin son meilleur niveau, quatre ans après ses exploits en Chine. Et ce n’est peut-être pas terminé, car “Flying Caro” compte bien poursuivre sur sa lancée.

La métamorphose

Comment passer de la soixante-quinzième place à la dixième en quatre mois ? Demandez donc à Caroline Garcia. Époustouflante de réalisme à “Cincy” alors qu’elle n’avait jamais remporté le tournoi, elle a éliminé coup sur coup ses adversaires jusqu’à écraser Petra Kvitova en finale (6-2, 6-4). Le ciel bleu dans le monde du tennis français. Surtout après avoir sorti Maria Sakkari, la 6ème joueuse mondiale en huitième de finale. Sacré parcours. L’US Open arrivait donc à pic pour la native de Saint-Germain en Laye, en pleine bourre après son sacre, son premier Masters 1000 depuis quatre ans. Arrivant Top 20 à New York, Garcia a refait parler la poudre, sortant successivement Bianca Andreescu, Alison Riske (contre laquelle elle restait sur deux revers de suite) et surtout Cori Gauff (6-2, 6-4), qui figure aujourd’hui comme étant possiblement son meilleur match à Flushing. Puis, la demi-finale a marqué son plafond de verre du moment. Impuissante face à la Tunisienne Ons Jabeur, encaissant sa plus lourde défaite depuis le début d’année (1-6, 3-6), Garcia sait aujourd’hui qu’il faudra en faire davantage pour espérer remporter un Grand-Chelem. Mais elle peut se consoler en se disant qu’elle n’en a jamais été aussi proche.

De nouvelles ambitions et une blessure surmontée

Avec une nouvelle équipe, plus soudée que jamais, Garcia a dû prendre son mal en patience et attendre le bon moment pour revenir dans la cour des grandes. Un abandon à Miami en mars à cause d’une blessure au pied l’avait contrainte à subir une opération. La suite ? Une absence de deux mois sans le moindre match. "En mars, je n'aurais jamais pu y croire. Impossible. On avait une problématique au pied qui durait depuis des mois voire des années. Une déchirure de l'aponévrose. Il y a d'abord eu dix jours de béquilles. On est retournés à la gym assez rapidement pour faire ce qu'on pouvait. On y passait deux heures, puis une heure et demie sur la table, pour des exercices spécifiques. Tout le monde a su dans quelle direction aller. Mais j'ai énormément douté". La suite ? Une reprise à Roland-Garros en manque de rythme (élimination au 2ème tour en simple, mais un magnifique parcours et un titre en double, faisant la paire avec Kristina Mladenovic). Un sacre qui a formé une prise de conscience chez elle, donnant comme résultat le parcours qu’on lui connaît désormais.

Le Masters, la cerise sur le gâteau ?

Et la saison n’est pas (encore) terminée pour “Flying Caro” qui va tenter de confirmer ses nets progrès au Masters. Mais avec son état d’esprit, son tennis offensif et sa progression depuis le mois de Juin, il n’y aucune raison de douter : elle sera au niveau et pourrait tenir un trophée autrement plus symbolique que celui glané à Cincinnati.