Depuis les années 1990, Janet Werner a développé un genre unique de portrait fictif, utilisant des photographies de mode trouvées (principalement de modèles féminins), qu’elle manipule fréquemment selon la technique du cadavre exquis, découpant et réarrangeant les parties des figures avant de les transformer encore en peinture par diverses opérations stylistiques.

Les personnages composites qui résultent de ce processus ont souvent été rapportés à des questions de genre et de représentation, de conditionnement idéologique et de vulnérabilité psychologique (la beauté, ou la joliesse s’opposant souvent à la destruction), bien qu’ils évoquent également les mondes de l’humour, de l’imaginaire et de la séduction.

La présente exposition est un survol ciblé de la dernière décennie, durant laquelle les références à l’humour et au carnavalesque se sont estompées dans l’œuvre de l’artiste, au profit d’une approche plus mesurée. Depuis 2015, Werner s’est également intéressée davantage au contexte de production de la peinture, représentant l’atelier comme lieu de travail où les sources photographiques et les tableaux eux-mêmes cohabitent, dans une mise en abyme qui fait même parfois l’économie de figures.