Au début du XVIIIe siècle, la ville de Poitiers n'est plus une cité de premier ordre comme elle le fut aux siècles précédents. L'intendant le Nain avait déjà aménagé, à la fin du XVIIe siècle, la promenade des Cours, mais le reste de la cité était encore doté d'un urbanisme médiéval gênant et peu commode. Parmi les vastes projets du comte de Blossac, nommé intendant en 1751 fut la création de nouvelles rues, la démolition des anciens remparts et la création d'un grand espace vert sur la pointe sud du plateau poitevin. De tous ces projets, seuls furent réalisés quelques boulevards, le Pont-Neuf (1778) et le grand parc qui porte aujourd'hui le nom de son créateur, terminé en 1770. Le parc occupe une superficie de 9,5 Ha à l'emplacement de l'ancienne nécropole antique de Blossac-Saint-Hilaire. Au XVIIIe siècle, ce terrain était occupé par des vergers et limité sur sa partie sud par les remparts d'Aliénor d'Aquitaine (reconstruits par Jean de Berry à la fin du XIVe siècle.

Le jardin est aménagé dans le goût français, le long d'un grande allée donnant sur la perspective de la vallée du Clain. L'emplacement, propice à la contemplation de la nature selon le goût de l'époque. Ainsi, le modèle en est l'esplanade de Saint-Germain-en-Laye. Pour l'occasion les remparts furent restaurés (une rareté en France à l'époque où l'on méprisait le gothique) et l'ancien chemin de ronde et les tours de gué telles que la grande Tour à l'Oiseau sont aménagés avec des bancs de pierre. De part et d'autre des allées s'alignent des arbres taillées en rideau, et différents axes secondaires s'ouvrent sur d'autres vues. Un labyrinthe s'y trouvait alors, de même que des mûriers afin d'y élever des vers à soie. Il est alors appelé "Parc des Gilliers". Vers 1840 on y inaugure un jet d'eau. L'entrée est encore ornée d'une belle grille en fer forgé ornée des armoiries du comte.

En 1899, à l'occasion d'une année consacrée aux expositions et foires, un petit jardin anglais est aménagé à l'emplacement d'un des bosquets. À cette occasion le parc est orné de statues et de bronzes, de bassins, de ponts et de kiosques rustiques. Une petite ménagerie s'y trouve désormais.

Un jardin de rocaille a été aménagé dans les années 1970 au pied rochers qui longent le boulevard sous-Blossac.

À l'est, là où se trouvait le labyrinthe, un grand pré fut aménagé au cours du XIXe siècle. C'était le lieu de la plupart des festivités poitevines au début du XXe siècle. Dans les années 1960, la gare routière occupa l'espace avant son transfert dans la cour de la gare. Depuis 2002, le grand pré à retrouvé sa fonction d'origine, avec l'ajout du "Jardin d'ombre et de lumière", composé de bosquets, d'un théâtre de verdure et d'une grande pergola contemporaine.