La Galerie Antoine Ertaskiran est heureuse de présenter une exposition collective regroupant des œuvres récentes de Mathieu Beauséjour, Jacynthe Carrier, Julia Dault, Kim Dorland, Nicolas Grenier, Valérie Kolakis, Luce Meunier, Aude Moreau, Jon Rafman, Les Ramsay, Jeanie Riddle, Andrea Sala et Derek Sullivan. Cet accrochage met en avant la diversité des esthétiques et des moyens d’expression qui se retrouvent dans cette exposition captivante. Le public est invité à découvrir l’approche particulière de chacun des artistes qui, complétant celle des autres, forme un ensemble inédit.

Une partie des profits sera versée à l’organisme Les Impatients, dont la mission est de venir en aide aux personnes atteintes de problèmes de santé mentale par le biais de l’expression artistique.

Mathieu Beauséjour s’intéresse à la matérialisation des idées en objet d’art, et par le fait même, aspire à réaliser un art qui existe par une praxis de transformation de la matière. Dans le travail en atelier, les paradoxes opèrent, comment ils se manifestent, non pas par hasard, mais par le prolongement de la volonté, par la persistance des obsessions, par la précision de la vision et par la révolte de l’imagination.

Jacynthe Carrier examine par la photographie et la vidéo, les différents rapports du corps à l’environnement et les manières d’envisager et de s’approprier le territoire. Dans ses œuvres, le paysage urbain ou rural est une terre à réapprivoiser, une aire de recréation, un lieu de « l’encore possible ».

Julia Dault fait partie de cette nouvelle génération d’artistes qui a stimulé la peinture contemporaine abstraite. Dault intègre dans sa pratique des notions qui se veulent contradictoires à savoir des procédés mettant de l’avant le geste expressif, qui se voit ensuite contrôlé par des mesures et des règles post minimalistes et conceptuelles.

Kim Dorland repousse les frontières de la peinture figurative afin d’aborder différents thèmes tels que celui de la mémoire, de la nostalgie, de l’identité ou encore des lieux. Son refus de se limiter à seul médium ou à une seule approche affecte l’aspect symbiotique de ses œuvres. Une vision picturale traduit la fascination de l’artiste pour la nature inspirée par le paysage Canadien et une capacité à révéler le charme de la vie ordinaire.

Nicolas Grenier s’intéresse aux liens biaisés entre les systèmes politiques, économiques et sociaux où nous évoluons et aux principes – ou à leur absence – qui les fondent. Tout son art consiste à traduire ces problèmes théoriques et philosophiques dans une dimension visuelle et physique.

Le travail de Valérie Kolakis est une exploration de l’architectonique, liée aux questions de migration, de déplacement et de changement. Les notions de soustraction, du vide et du rapport illusoire au paysage urbain sont autant de thèmes contenus dans son travail.

Luce Meunier utilise le minimum du langage plastique et graphique pour façonner ses œuvres, et poursuit ainsi une réflexion sur le pouvoir d’agir ou de réagir de la peinture dans un environnement et sur un support donné. L’artiste s’attarde à mettre en place des procédés d’application originaux et conçoit des dispositifs autres que classiques afin d’appliquer la matière.

Les interventions et installations d’Aude Moreau tendent à traduire la spatialité de l’expérience physique du territoire en recyclant les expériences résiduelles « du tout utilitaire » et « du tout productif ». Opérant tant du point de vue conceptuel que dans les stratégies engagées par des procédures de réalisation, ces expériences résiduelles sont souvent agencées par le biais de données topographiques ou cartographiques.

Explorateur et archiviste de la culture web, Jon Rafman examine la nature changeante de l’identité personnelle au sein d’une société contemporaine. L’ensemble de sa production, qui intègre vidéos, installations, sculptures, photographies et peinture, interroge les limites du virtuel et du réel, de l’historique et du personnel, de la mémoire et du subjectif.

Les Ramsay réutilise les formes domestiques courantes en adoptant une stratégie constructive et déconstructive dans la création de ses œuvres. Prenant en compte les traditions modernes tout en explorant les frontières de la peinture contemporaine, il se sert de méthodes de collage afin de développer des structures formelles.

Les œuvres de Jeanie Riddle s’articulent autour d’une réflexion plastique sur la ligne, le tracé et la surface picturale à partir de laquelle s’élabore un dialogue entre les crevasses, les craquelures, les lignes rompues et l’espace coloré. Riddle pousse l’économie de moyens à son maximum par une volonté marquée d’épurer les formes mêmes les plus simples.

Les œuvres Andrea Sala intègrent des images du présent et du futur, entrainant la formation d’espaces visionnaires qui oscillent entre réalité et fantaisie. Portant une attention particulière à l’architecture et au design depuis le début de sa carrière, Andrea Sala questionne les valeurs formelles qui les constituent ainsi que leur matérialité.

La pratique de Derek Sullivan s’inspire des legs de l’art moderne et du design, des courants conceptuels et de l’histoire du livre d’artiste. Le livre évolue sous la main de l’artiste, repoussant les limites que l’on connait à l’objet. Plus qu’un simple réceptacle à l’écriture ou objet sculptural, le livre devient ici lieu d’exploration, point de départ pour des œuvres graphiques où l’abstraction, les couleurs et la géométrie se fréquentent, selon des codes préétablis par l’artiste.

Le travail d’Ambera Wellmann relève d’un engagement auprès des œuvres figuratives du répertoire canonique occidental du 19e siècle. En ce sens, il incarne toute la violence et l’érotisme soutenus par le réalisme, et porte un regard critique sur la rationalisation de ces sensations en tant que représentations de la femme. Empreints d’une séduction avouée, ses œuvres privilégient une approche sensible et vulnérable plutôt que la recherche de connaissances et d’explications.