Cette présentation s’inscrit dans le cadre du cycle « Elles Autochtones » au MBAM, une saison particulière consacrée à des femmes artistes autochtones par des expositions ou des acquisitions de leurs œuvres.

Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) et l’Office national du film du Canada (ONF) présentent Kushapetshekan / Kosapitcikan – Épier l’autre monde, une installation immersive réalisée par les artistes attikameks Eruoma Awashish et Meky Ottawa, et l’Innue Jani Bellefleur-Kaltush. Le trio a imaginé pour le MBAM une version complète d’un prototype développé en 2016 lors d’une résidence au laboratoire de création DÉRANGER produit par l’ONF avec la collaboration du centre d’artistes en arts médiatiques OBORO de Montréal et du Wapikoni.

Kushapetshekan / Kosapitcikan est une installation immersive dans laquelle un dispositif en forme de cylindre est utilisé comme surface de projection afin d’accentuer le caractère intime de l’expérience et d’inviter les visiteurs à un moment d’arrêt. Il est possible de vivre l’expérience collectivement, en petit groupe ou individuellement, et l’on peut décider d’aller « habiter » l’oeuvre en s’y introduisant ou encore en prenant une position plus distanciée, en l’observant de l’extérieur. Par l’entremise de cette installation, il est question de littéralement « épier l’autre monde », qui transpose l’idée innue et atikamekw derrière les mots kushapetshekan et kosapitcikan, dans une démarche que les artistes ancrent dans la décolonisation.

Kushapetshekan / Kosapitcikan – Épier l’autre monde est une installation immersive où apparaissent divers éléments évoquant le sacré. Par son entremise, il est question d’« épier l’autre monde » – transposition de l’idée innue et attikamek derrière les mots kushapetshekan et kosapitcikan, gardée secrète chez ces peuples autochtones –, sans toutefois le révéler ou le dévoiler, dans une démarche que les artistes ancrent dans la décolonisation. La trame sonore suggère également un autre espace-temps. Un dispositif en forme de cylindre est utilisé comme surface de projection afin d’accentuer le caractère intime de l’expérience et d’inviter les visiteurs à un moment d’arrêt.

« En 2016, le Musée a été invité en avant-première à découvrir les trois prototypes du laboratoire de création Déranger organisé par l’ONF. La création multimédia d’Eruoma Awashish, de Meky Ottawa et de Jani Bellefleur-Kaltush offrait déjà une expérience unique et les effets sonores et visuels, finement réunis, qui suggéraient déjà la possibilité d’une expérience immersive et spirituelle. À la suite de ce premier contact, les équipes du Musée ont accompagné les artistes et les artisans de l’ONF pour faire de ce prototype une œuvre grandeur nature des plus impressionnantes. Par ce projet, le Musée souhaite soutenir l’innovation et la création artistiques issues des communautés autochtones », explique Geneviève Goyer-Ouimette, commissaire de l’exposition, conservatrice de l’art québécois et canadien contemporain et titulaire de la Chaire Gail et Stephen A. Jarislowsky au MBAM.

L’expérience peut se vivre collectivement, en petit groupe ou individuellement, et l’on peut décider d’« habiter » l’œuvre en s’y introduisant ou encore en prenant une position plus distanciée, en l’observant de l’extérieur. À travers cette œuvre, les artistes partagent à leur manière un élément de leur culture, mais laissent la porte ouverte à l’interprétation.

L’installation Kushapetshekan / Kosapitcikan – Épier l’autre monde est rendue possible grâce au généreux soutien de la Chaire Gail et Stephen A. Jarislowsky en art québécois et canadien contemporain de 1945 à aujourd’hui, du Cercle Forces Femmes du MBAM dont la mission est notamment de mettre en lumière et d’accroître la présence de femmes artistes au Musée. L’exposition bénéficie également du généreux soutien des membres du Cercle des jeunes philanthropes du MBAM, fiers d’appuyer le programme d’art contemporain du Musée des beaux-arts de Montréal, et d’Air Canada.