Cette présentation propose un parcours-découverte ponctué de rencontres entre des oeuvres nouvellement déployées dans le Pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstein et des installations, sculptures, peintures et photographies de 14 artistes québécois et canadiens d’aujourd’hui : Edmund Alleyn, Rebecca Belmore, Catherine Bolduc, Dan Brault, Jack Chambers, Pierre Dorion, Karel Funk, Manon Labrecque, Mathieu Lefèvre, Karine Payette, Michael Snow, Marion Wagschal, Kim Waldon et le collectif N.E. Thing Co. (Iain & Ingrid Baxter).

Chacune de ces oeuvres contemporaines exposées dans le Pavillon Jean-Noël Desmarais est librement associée à un tableau issu de la collection d’art international du Musée présentée dans le Pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstein – des oeuvres signées Paulus Bor, Valentin de Boulogne (dit Valentin), Pieter Bruegel le Jeune, Salvador Dalí, Claude Gellée (dit Claude Lorrain), Jan Fyt, Sigmund Holbein, Eugène Isabey, Jacques Linard, Claude Monet, N. L. Peschier, Pieter van Roestraten, Jacques Sablet le Jeune ou Jean-Joseph Taillasson.

Ces rapprochements, fondés sur des parentés stylistiques, formelles ou thématiques, provoquent des collisions esthétiques au travers du temps et des détournements de genres (la nature morte, le portrait, le paysage), d’un thème classique (la mort, la scène de famille, la figure repentante, le grotesque) ou de parentés formelles (le drapé, le style cubiste) et renouvellent le contexte d’interprétation des oeuvres. Ce jeu de libre association permet de plus de voir les oeuvres d’art ancien dans un contexte actuel et d’inscrire les oeuvres contemporaines dans une perspective historique plus étendue.

Intitulée Mnémosyne, cette exposition porte le nom de la déesse grecque de la mémoire. Elle s’appuie sur une approche préconisée par l’historien de l’art allemand Aby Warburg (1866-1929) dans son Atlas Mnémosyne. L’objectif de Warburg n’était pas de synthétiser, de décrire ou de classer, mais plutôt de raconter l’histoire de l’art en montrant la complexité fondamentale des images et leurs interrelations. Sa méthode consistait à disposer sur un grand tableau noir différentes images d’oeuvres portant sur une même période ou un même thème, leur association révélant des rapports formels et conceptuels qui, autrement, resteraient invisibles. L’approche associative de Warburg est toute désignée pour découvrir, ou redécouvrir, la richesse de ces dialogues esthétiques impromptus.