Le peintre allemand Norbert Bisky revient cet été à la galerie Daniel Templon, Impasse Beaubourg, avec un nouvel ensemble spectaculaire d’oeuvres sur papier. Entre pulsion de vie et de mort, l’artiste expie ses démons dans une série d’aquarelles et d’huiles sur papier inédites.

La peinture figurative de Norbert Bisky, évocatrice du réalisme socialiste qu’il a connu dans son enfance en RDA, frappe par ses couleurs chatoyantes et ses visions apocalyptiques. Peuplée d’éphèbes, elle déploie des scènes ambigües entre catastrophe naturelle, champ de bataille et scènes de fête. Norbert Bisky aime associer le chaos à la beauté. Il combine les éléments de notre culture hédoniste contemporaine avec les réminiscences d’idéologies passées.

Contrastant avec ses huiles de Norbert Bisky, ses aquarelles semblent déconnectées de toute réalité. Les corps évoluent dans un univers de sensations à la fois joyeuses et morbides, mais sans indication d’espace ou de temps. La palette de couleurs seule, passant d’un rose sensuel au rouge sang ou un bleu idyllique, en dessine les paysages. Norbert Bisky affectionne particulièrement cette technique où ce qui importe est la spontanéité et l’opportunité à saisir, tout à fait en accord avec la tension de ces drames baroques.

Né en 1970 à Leipzig, Norbert Bisky vit la chute du Mur comme une explosion de liberté ; il décide alors de devenir peintre. Elève de Georg Baselitz à Berlin, puis de Jim Dine, l’artiste s’imprègne de l’oeuvre de Francisco de Goya pendant une année passée à Madrid en 1995. Son travail sur les paysages, ses recherches sur le portrait et la structure narrative, inscrivent l’artiste dans la lignée de la grande peinture européenne. Mais les expériences de Norbert Bisky sur la décomposition des formes et les aplats de couleur l’amènent aussi, parfois, à la frontière de l’abstraction.

Norbert Bisky a déjà exposé dans de nombreuses institutions, dont le Martin Gropius Bau à Berlin (2003), le Museum für Moderne Kunst PMMK d’Ostende (2003), le National Museum de Séoul (2004), le Dortmunder Kunstverein (Dortmund) et le Haifa Museum of Art en Israël en 2009. En 2011, il a participé à l’exposition « Tous cannibales » montrée à la Maison Rouge à Paris puis à la me Collectors Room à Berlin. Ses oeuvres sont présentes dans de nombreuses collections dont celle du Museum of Modern Art (MOMA) de New York, du Museum Ludwig de Cologne, de la Deutsche Bank (Francfort) ou du Fonds National d’Art Contemporain, Paris. A la fin de cette année, le Kunst Halle de Rostock organisera une grande rétrospective.