La Galerie Templon présente pour la toute première fois à Bruxelles les installations en néon de l’artiste conceptuel Chinois He An.

Les sculptures lumineuses de He An sont composées de caractères dérobés aux enseignes de sa ville natale, Wuhan, avec la complicité de la mafia locale.

A l’aide de ces idéogrammes volés, souvent abîmés par le temps et les intempéries, l’artiste reconstitue les noms de personnes qui lui sont chères. On retrouve le nom de son père, martyr du régime, ou le nom d’une actrice de porno japonaise, héroïne illicite de sa jeunesse dont les vidéos prohibées circulaient sous le manteau en Chine.

Le travail de He An, autobiographique et obsessionnel, nous propose une approche à la fois intime et subversive de la société chinoise contemporaine. La démarche de l’artiste, entre illégalité et investigation, apporte « un souffle d’authenticité, un morceau de réalité brute » estime Jérôme Sans.

Représentatif d’une nouvelle génération d’artistes chinois dont les oeuvres explorent les interdits et des tabous de la culture, He An surprend par sa capacité à associer tendresse du regard et ironie de la critique.

Né en 1972 à Wuhan, He An est diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Hubei. Initialement tourné vers la pratique de la photographie, He An poursuit aujourd’hui son travail sur la sculpture et les installations.

L’artiste a exposé au Japon (2000), à New York (2001), à Canton en 2003 et il a participé à des expositions collectives internationales comme « The Real Thing » à la Tate Liverpool en 2007, « Rendez-vous 2008 » au Musée d’art contemporain (MAC) de Lyon et le Carnegie International de Pittsburg (2013).

En 2009, il présentait sa première exposition personnelle en institution au Ullens Center for Contemporary Art (UCCA) à Beijing sous la direction de Jérôme Sans. En 2013, il était présent à Art Unlimited durant la Foire de Bâle avec Hubble, une installation réalisée avec un signe publicitaire cylindrique vintage, volé d’un building ancien à Wuhan. Référence à la Tour de l’artiste constructiviste Vladimir Tatlin, projet imaginé pour la IIIe Internationale, cette pièce caractérise son travail sur l’urbanisation de la nouvelle Chine, et son ambivalence idéologique.

En novembre 2013, le nouveau musée de Nankin, le Sifang Art Museum, lui a consacré lors de son inauguration une grande exposition personnelle.