Le 11 avril 2025, le M Leuven inaugure l’exposition L’art qui (é)meut, qui s’articule autour d’œuvres d’art ayant autrefois appartenu à des collections privées et qui enrichissent désormais la collection du musée. L’élément déclencheur de cette exposition : deux récents prêts à long terme au musée de deux collections privées complètes, allant d’une Vierge éplorée médiévale à des œuvres de Camille Claudel, Léon Spilliaert et James Ensor. L’exposition présente des chefs-d’œuvre que le public peut admirer pour la première fois.

« On ne saurait surestimer l’importance des collections privées dans l’histoire et pour le fonctionnement de M Leuven », déclare l’échevin de la Culture et président de M Leuven, Bert Cornillie. « Les dons, legs et prêts à long terme de collectionneur·euses privé·es ont grandement contribué à façonner la collection du musée. » S’il s’agit d’une tendance récurrente dans de nombreux musées, il est cependant tout à fait exceptionnel d’obtenir de nos jours des prêts de collections privées entières. C’est pourtant l’opportunité offerte à M Leuven l’année passée, à savoir un prêt de deux collections privées complètes, soit 142 nouveaux objets d’art qui viennent enrichir la collection déjà abondante du musée et ne manqueront pas d’accroître le rayonnement du musée de la ville de Louvain, ce qui remplit la cité de fierté.

Les collections

  • La collection Van der Velden-Teurlings. Celle-ci comporte 26 peintures sur panneau, cuivre et toile, principalement du XVIe et XVIIe siècles. Fait exceptionnel : ces natures mortes, paysages, portraits et autres allégories sont tous signés. Parmi les artistes, on retrouve des noms tels que Paulus Potter, Balthasar van der Ast et Willem van de Velde le Jeune. La collection comprend en outre 45 sculptures de la fin du Moyen-Âge, allant du XIIIe au XVIe siècle, en bois et en albâtre, provenant des Pays-Bas historiques et des régions franco-bourguignonnes du sud de l’Europe.

  • ​Le second prêt concerne une collection privée, anonyme, d’art belge de la période 1900-1930 : 71 tableaux et œuvres sur papier, entre autres, de James Ensor, Constant Permeke, Edgard Tytgat, Gustaaf De Smet, Gustave Van de Woestijne et surtout de Léon Spilliaert, dont la collection possède 30 œuvres. À la faveur de ce prêt, la Collection de M Leuven s’enrichit d’œuvres de symbolistes et d’expressionnistes qui n’étaient pas représentés jusqu’à présent.

Marjan Debaene, conservatrice en chef du département d’art ancien de M Leuven, souligne l’importance des collections privées dans les politiques d’acquisition et d’exposition des musées :

« Pour M Leuven, consolider l’essentiel de la collection à travers des prêts à long terme constitue un objectif majeur. Nous accordons une attention particulière aux collections privées complémentaires qui permettent de contextualiser la collection du musée. Qui plus est, sans les dons importants de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, M Leuven serait totalement différent aujourd’hui ». ​

Des œuvres maîtresses, mouvantes et émouvantes

​ Le transfert d’œuvres d’art dans un musée s’accompagne souvent de beaucoup d’émotions. En même temps, il assure aux collectionneur·euses privé·es que les œuvres seront non seulement documentées de manière détaillée, restaurées si nécessaire, et conservées dans les règles de l’art, mais aussi accessibles aux générations futures. Le titre de l’exposition a donc un sens littéral – les œuvres meuvent au musée – et un sens figuré – elles émeuvent les gens. ​ ​ « Les musées et les collectionneurs sont des alliés », déclare Marjan Debaene. « Grâce à des prêts à long terme, le musée peut rendre les œuvres maîtresses de la collection accessibles au public tout en offrant son expertise en matière de recherche, de conservation et de présentation. C’est une situation gagnant-gagnant pour toutes les parties ».