Et si l’inconnu n’était pas une limite, mais un point de départ ? Dans sa première exposition individuelle en Belgique, Alicja Kwade nous invite à porter un regard différent sur le monde et sur la manière dont nous tentons de le comprendre.

Alicja Kwade est une artiste reconnue au niveau international pour ses sculptures et ses installations qui interrogent des concepts scientifiques et philosophiques. Elle transpose des idées sur le temps, le hasard et la gravité en œuvres qui ébranlent ces systèmes. Kwade met notre perception à l’épreuve par le démantèlement des limites de nos impressions sensorielles. Elle y parvient, entre autres, par l’utilisation du reflet, de la récurrence et de la déconstruction d’objets utilitaires et de matériaux naturels. Elle fait ainsi apparaître la fracture entre ce que nous pensons savoir et ce qui échappe à notre compréhension.

L’œuvre de Kwade fait basculer la réalité : des pierres massives semblent légères, des miroirs donnent à voir une réalité parallèle, le temps perd son sens. À la faveur de matériaux tels que le métal, le verre, des roches séculaires et du bois fossilisé, elle construit des environnements qui paraissent à la fois familiers et étranges. Des espaces où disparaissent les significations fixes et où la perception elle-même semble décalée.

Kwade ne conçoit pas la science comme un système cohérent, mais comme une construction subjective, comme une tentative temporaire d’ordonner quelque chose qui reste finalement hors du domaine du connaissable. Son œuvre tente de démontrer que c’est précisément dans le non-savoir que germe l’imagination.

À M Leuven, l’artiste présente une sélection d’œuvres maîtresses de sa pratique récente, qu’elle complète par de nouvelles installations réalisées spécialement pour le musée.