Il était une fois un petit garçon nommé Lin Xiang Xiong. Il vivait avec sa mère et ses deux grandes sœurs dans une petite maison en forme de tortue, posée au bord d’une rivière, là où un saule pleureur se mirait dans l’eau.

C’est dans ces eaux claires aux reflets d’or que le jeune Xiang Xiong venait se baigner. À chaque passage, il ramenait à la maison un gros poisson entre les mains. Sa maman, artiste peintre, admirait le talent de pêcheur de son fils et lui disait souvent:

— Un jour, tu attraperas un poisson d’or.

Ensemble, ils le faisaient griller au feu de bois. Leur vie était paisible, remplie de douceur et de poésie. Quand le garçon feta ses 8 ans, un démon surgit et tua la mère. Xiang Xiong, seul homme de la famille, mais encore trop petit pour les défendre, assista, impuissant, à l’agonie de sa mère torturée. Ce drame le marqua au fer rouge. Une douleur inextinguible venait de naître.

Il passa son temps au bord de la rivière, sans boire ni manger, espérant que la mort le rejoindrait. Le septième jour, alors qu’il n’avait plus la force de lever les yeux au ciel, il vit une nuée de poissons danser dans l’eau.

Ils semblaient l’inviter à les suivre.

Alors il se leva, vacillant, et marcha le long de la rivière, dans leur direction.

La nuit, il dormait à la belle étoile. Le jour, il avançait, se nourrissant de jeunes pousses d’herbe. Combien de temps marcha-t-il ainsi ? Il ne le sut jamais.

Un matin, les poissons disparurent.

Il scruta les environs… et au loin, aperçut les silhouettes des gratte-ciels.

Il se souvint alors de ce que sa mère lui avait un jour confié : son père les avait quittés pour vivre dans une grande ville, dans un pays étranger que le leur.

Après plusieurs semaines d’errance dans cette cité inconnue, le destin le mena jusqu’à la maison de son père.

— Enfin ! La fin du calvaire ? s’exclama-t-il.

Pas du tout.

Sa nouvelle vie ressemblait à celle de Cendrillon, mais en pire, avec une belle-mère cruelle.

Un jour, alors qu’il balayait la cour, cette femme déversa sur lui une pluie de coups. Le garçon se recroquevilla, protégeant son visage.

À travers ses larmes, une voix intérieure lui souffla:

— Tue-la.

Mais au même instant, il revit l’image de la rivière d’or.

Alors il se leva… et s’enfuit.

La vie eut enfin pitié de lui. Elle le mena chez sa grand-mère, où il trouva un peu de calme, avant d’affronter d’autres tempêtes.

Comme sa mère, Xiang Xiong avait un don pour la peinture.

Il se mit à dessiner des poissons paisibles, des coqs dans la cour, des chevaux galopant dans le vent. Ses œuvres racontaient une vie douce et simple, bien loin de l’enfance sombre qu’il avait connue. Son talent le mena jusqu’aux Beaux-Arts de Paris. Pour financer ses études, il fit la plonge dans les restaurants, travailla dans des usines bruyantes, enchaîna les petits boulots.

De retour à Singapour, son style changea à jamais. Il peignit la violence d’une société inégalitaire, rongée par la pauvreté, les injustices et la destruction de la nature. Son univers artistique devint sombre, engagé, empreint de misérabilisme.

En parallèle, il se lança dans les affaires.

Guidé par un souffle invisible, il devint architecte, entrepreneur, propriétaire de l’une des plus grandes mines d’or du monde.

Mais la fortune n’effaça jamais les souffrances du petit garçon.

Au contraire.

Alors Lin Xiang Xiong décida de consacrer sa vie et sa fortune à bâtir la paix.

Il rêve d’un pont entre l’Orient et l’Occident. D’un monde où les peuples, les cultures et les arts dialoguent. Et si vous pensez que cette histoire est un conte, détrompez-vous.

C’est une biographie romancée.

Dans la vrai vie, professeur Lin Xiang Xiong est un artiste-peintre, humaniste, auteur, architecte, homme d’affaire accompli, mais par-dessus tout, un ardent défenseur de la paix. Il nous alerte sur les dangers de la guerre, de la pauvreté et des catastrophes environnementales. Son univers artistique devient un appel vibrant à la paix, un dialogue pacifique entre les êtres humains, mais aussi avec ce qu’il y a de plus profond en chacun de nous.

Il a dessiné et construit un musée dédié à la Paix sur l’île de Penang en Malaisie, qui s’ouvrira le 14 décembre 2025. L’architecture du musée flottant sur la mer rappellera la maison d’enfance de l’artiste, une tortue posée au bord d’une rivière aux reflets d’or.

Ce lieu sera un espace d’échange, de création, de dialogue entre les cultures et les arts du monde entier. À l’occasion de cette ouverture, un concours international d’art pour la paix est lancé.