Les jeux de l’antiquité

Du pain et des jeux ! Panem et circenses ! Voici la célèbre maxime des jeux de l’antiquité. Les arènes dont le Colisée de Rome est le plus célèbre renferment nombre d’histoires et de destins tragiques. À cette époque, la vie ne tenait qu’à un fil, un pouce levé ou baissé suffisait à faire tomber la sentence. Des spectateurs bien installés dans leur fauteuil se permettaient d’accorder ou de refuser la vie aux gladiateurs encore debout. Ils n’étaient pas dupes ces gladiateurs. « Morituri te salutant ! ». « Ceux qui vont mourir te saluent ! » : s’exclamaient-ils avant de combattre pour sauver leur peau.

Gladiateurs des temps modernes ?

Les footballeurs et sportifs de nos jours sont les gladiateurs des temps modernes. En sont-ils bien conscients ? Ils passent de plus en plus de temps dans ces arènes face à des milliers de supporters déchaînés. Un footballeur de ligue 1 d’une équipe de haut de tableau joue 60 matchs en moyenne par an. Soit un match tous les six jours sans compter les vacances. Pendant ces phases de repos, il ne fait que se préparer au futur combat ! Dorénavant les jeux sont télévisés et accessibles au plus grand nombre. Sur une dizaine de sites agréés ARJEL (autorité de régulation des jeux en ligne), le quidam peut alors prophétiser la victoire de son équipe préférée, miser sur le but d’untel, donner le score final… Il ne va pas s’en priver.

Les sites de paris sportifs

Les sites de paris sportifs s’en frottent les mains. A renfort de pubs bien ciblées, une compétition internationale, des joueurs de grande envergure… c‘est le jackpot assuré ! Plus besoin d’aller au stade, la télé allumée, des chips, de la boisson et un téléphone à la main, c’est simple comme bonjour ! Les Français sont joueurs et ils aiment parier. La coupe du monde de foot en 2022 a explosé tous les records au niveau des paris sportifs sur une compétition internationale. L'autorité nationale des jeux (ANJ) a dévoilé que 615 millions d’euros avaient été pariés sur cette compétition, presque le double qu’en 2018 (366 millions). La France fut deux fois finaliste, ce qui explique aussi en partie l’attrait et le montant misé en un seul mois de compétition ! La finale entre la France et l’Argentine à elle seule a généré 55 millions d'euros.

Qui perd gagne

Si on revient à nos gladiateurs du passé, il était bien clair que les perdants étaient ceux dans l'arène, utilisés à des fins de divertissement par les hautes sphères. On assiste maintenant à un revirement. Les footballeurs sont de véritables stars mondiales que l’on voit partout. Ils font l’objet d’une attention particulière des principales marques qui se les arrachent pour des millions pour vendre leurs produits au plus grand nombre. Ils sont depuis plusieurs années les maîtres du jeu. Qui sont les autres gagnants ? Qui sont les nouveaux perdants ? De manière évidente, les sites de paris sportifs font partie des vainqueurs de cette bataille. Ils arrivent à capitaliser sur les pertes de milliers de parieurs qui ne sont pas éduqués pour miser correctement. Les sites sont aussi coupables d’exacerber les émotions des joueurs car c'est un ressort évident pour parier sans raison. Le sport est une drogue mais parier en est une tout autre bien plus dangereuse. Le parieur addict est le grand perdant de cette partie sans fin que les sites proposent en se fiant sur la théorie des grands nombres. Voici peut-être un nouveau problème de santé publique ?