Il l’a annoncé dans un communiqué de presse, Roger Federer a rangé les raquettes, définitivement. Celui qui a remporté 20 Majeurs et détrôné un certain Pete Sampras dans l’hégémonie des patrons du circuit ATP a pris officiellement sa retraite au terme de la Laver Cup, le 25 septembre dernier. Le plus beau joueur de tous les temps est arrivé au bout du chemin. Disparu du circuit depuis son élimination en quart de finale à Wimbledon l’an dernier face à Hubert Hurkacz, le Suisse disputera dans une dizaine de jours ses derniers instants en tant que joueur de tennis.

Un parcours exceptionnel pour un joueur hors pair

Des souvenirs, des grands matchs, on pourrait en faire un livre. C’est ce qui sera probablement le cas dans quelques jours après la Laver Cup qui lui servira de jubilé. “Rodger”, qui a tant fait rêver les érudits de la balle jaune, dont le talent inné de l’esthétique et du revers soyeux a été instruit dans bon nombre d’écoles de tennis à travers le monde. Un palmarès ouvert en 2000 pour être clos en 2017 et sa victoire à l’Open d’Australie face à son éternel rival mais néanmoins ami Rafael Nadal. Et qui sait combien de Majeurs la Bâlois aurait remporté sans la présence de l'Ibère ? Nul ne le sait. Roland-Garros lui a longtemps été refusé, avant de le remporter enfin en 2009 face au Suédois Robin Soderling, et de faire de Wimbledon sa propriété durant huit éditions. Sans oublier ses cinq victoires à l’US Open et quatre à l’Open d’Australie, à une époque où le gratin mondial ne se limitait pas à trois joueurs.

De records en records

Le tennis statistique est à la mode. Cela tombe bien, “Roger” détient toujours le record de semaines consécutives en tant que numéro un mondial, à savoir deux cent trente sept, soit quatre années consécutives dans le fauteuil du patron, terminant l’année calendaire à la première place du circuit, de 2004 à 2009. Médaillé olympique (or) à Pékin en 2008 en double messieurs avec son acolyte Stanislas Wawrinka, il sera également vice-champion des Jeux de Londres en 2012, en simple cette fois. En 2014, il remporte la Coupe Davis avec la Suisse. Enfin, il gagne le Masters six fois, alignant au total 103 titres à l’ATP.

Multisurface, Grand et petit Chelem

En plus de l’esthétisme de son tennis, Roger Federer a su y allier la manière. Et c’est peu dire : il devient, en 2009 à Roland-Garros, le seul joueur à faire le Grand Chelem sur quatre surfaces différentes et en remportant l’Open d’Australie en 2010, il est même le premier à remporter tous les tournois majeurs sur cinq surfaces avec l’arrivée du Plexicushion (dur) en remplacement du Rebound Ace. En réalisant le Petit Chelem à trois reprises (2004, 2006 et 2007) il est aujourd’hui à égalité avec Novak Djokovic.

Longévité et coup d’arrêt

Mais dans tous ses chiffres fous, il y aussi quelques périodes moins fastes pour le Maestro : de la perte de sa place de numéro un mondial en 2008 qui marque la fin de son règne sans partage et la cession de son trône à Rafael Nadal à l’issue des Jeux Olympiques de Pékin, le Suisse connaît une terrible défaite en finale de l’édition parisienne de cette même année face à l’espagnol, ne marquant que quatre jeux - la pire de sa carrière - échouant également sur la dernière marche au All England Club contre le taureau de Manacor. Ce n’est que deux ans plus tard, en 2011, qu’il tiendra son record de Masters et reviendra à son meilleur niveau. Le véritable coup d’arrêt pour Federer se situera entre 2013 et 2016, sans aucun titre majeur sur le circuit, avant cette finale d’anthologie à Melbourne en 2017, remportée face à Rafael Nadal.

La Laver Cup, clap de fin

Avec un genou récalcitrant, c’est donc à Londres, à l’O2 Arena que le Suisse, 41 ans a choisi de tirer sa révérence - avec la pluie d’hommages qui va l’accompagner - moment qui devrait rester unique dans l’histoire du tennis et de l’ère Open, endroit de tous ses exploits.