Présentée en première nord-américaine au MBAM, cette exposition au succès international est produite par le British Museum. Elle propose une reconstitution de la vie de six personnes ayant vécu le long du Nil dans une approche innovante à la croisée des arts et de la science. Accompagnés d’imageries numériques et de plus de 200 objets de l’Égypte ancienne, ces face à face dévoilent le portrait de l’identité de ces personnes dans le plus grand respect. Âge, croyances, ou historique médical : chaque momie a son histoire à raconter.

Le British Museum possède 80 momies égyptiennes. Pour la plupart acquises au dix-neuvième siècle de collectionneurs européens, leur provenance exacte demeure largement inconnue. Suivant son code déontologique, le British Museum refuse toute intervention invasive sur ces momies, notamment de défaire leurs bandelettes. Or, depuis plus de dix ans, elles font l’objet de recherches menées selon les méthodes scientifiques les plus avancées qui permettent de préserver leur intégrité. Cette approche à la fine pointe de la technologie jette un nouvel éclairage sur différents aspects de la vie (et de la mort) de six personnes ayant vécu en Égypte entre 900 AEC et l’an 180 de notre ère. Leurs scans radiographiés fournissent des renseignements rarement accessibles au moyen de sources archéologiques traditionnelles.

L’excellent état de conservation des momies du British Museum renseigne les anthropologues et les archéologues sur des aspects importants touchant la biologie, la génétique, le régime alimentaire, les maladies, les rites funéraires et les techniques d’embaumement. Grâce au développement des appareils à rayons X durant les années 1970, le recours aux techniques invasives n’est plus nécessaire. Aujourd’hui, la tomodensitométrie (CT scan) et l’imagerie tridimensionnelle à haute résolution ont remplacé ces appareils. Le tomodensitomètre allie radiographie et ordinateur : un faisceau de rayons X est déplacé autour de la momie de manière à produire des milliers d’images transversales.

Grâce à l’anthropologie physique, à l’égyptologie, à la recherche scientifique et à la conservation, notre compréhension du passé permet de redonner vie à ces habitants de la vallée du Nil.