Echoing Trees, la nouvelle exposition collective présentée par Xippas Paris, commence au moment où le vivant cherche à se libérer du sommeil hivernal et propose de s’interroger sur le rythme cyclique de l’existence, avec ses périodes de croissance et de déclin, de joie et de tristesse, d’abondance et d’austérité. Focalisée sur une forme en particulier – celle de l’arbre – mais aussi sur l’idée de métamorphose, la réflexion explore les potentialités formelles de cette image symbolique.

À travers les œuvres de Darren Almond, Yves Bélorgey, Karishma D’Souza, Valérie Jouve, Vik Muniz, Philippe Ramette, Pablo Reinoso et Yvan Salomone, l’exposition

cherche à créer une narration poétique, une forêt de signes où l’arbre en tant que forme n’a de cesse de se décliner.

Cette image peut renvoyer à l’idée de naissance, de dynamisme et de changements évolutifs (Yvan Salomone) ou sembler au contraire immobilisée, meurtrie par le froid et incapable de reprendre vie (Darren Almond). Parfois on y voit une métaphore du corps humain, avec son écorce se transformant en peau (Valérie Jouve) ; d’autres fois ce sont ses branches entrelacées qui dessinent une silhouette anguleuse, comme figée dans une danse maniérée (Vik Muniz).

L’arbre, par moment, se rétrécit et s’isole, entrant en opposition – voire en résistance – avec les architectures qui l’entourent (Valérie Jouve) ou bien il les enveloppe en les noyant dans un feuillage abondant, afin de réintégrer dans un paysage urbain une touche pastorale et quelque peu nostalgique (Yves Bélorgey).

Il lui arrive aussi de devenir un support – un chemin à entreprendre dans des recherches existentielles et souvent paradoxales – et en faisant pivoter notre horizon, il nous pousse à adopter un autre point de vue sur le monde (Philippe Ramette).

Sous l’effet d’un matériau industriel étranger à sa nature, il se transforme et tend vers une abstraction qui lui confère légèreté et mouvement, contredisant ainsi la dureté du métal qui le sculpte (Pablo Reinoso).

Enfin, l’arbre s’inclinant et s’enroulant sur lui-même suggère d’une manière symbolique l’idée des changements cycliques, comme ceux des saisons, qu’elles soient saisons de l’année ou de l’existence humaine (Karishma D’Souza).