A Bruxelles, la Galerie Templon dévoile une série inédite en Belgique de l’artiste Jan Fabre, conçue spécialement pour sa grande exposition Knight of Despair, Warrior of Beauty au musée de l’Ermitage à St Petersbourg à l’automne 2016. Cette exposition coïncide avec la présentation au musée royal des Beaux-Arts de Bruxelles de la série My Queens (2016), un ensemble de bas-reliefs et d’une sculpture en marbre blanc de Carrare également réalisés pour le projet russe.

Avec The Appearance and Disappearance of Antwerp/Bacchus/Christ, Jan Fabre confronte le spectateur à un miroir profond : le bleu de l’encre du stylo Bic, crayonné jusqu’à saturation, propice aux apparitions. Cette couleur, devenue l’une de ses signatures, est celle de l’Heure Bleue, instant fugace entre la fin de la nuit et la levée du jour, où les formes échappent à leur contour et tout semble possible. Ce moment ‘où tout bascule (…) offre toutes les libertés’ explique l’artiste. Constituées d’un film photographique recouvert de couches de Bic, les oeuvres laissent disparaître leur motif pictural, qui se recrée selon la lumière d’exposition, provoquant sa transformation permanente.

Pour ces œuvres destinées à la Salle Rubens du musée de l’Ermitage, Jan Fabre s’est inspiré du maître flamand, comme lui natif d’Anvers, à qui il rend un poétique hommage. Il met en scène le thème de la ville d’Anvers comme métropole, les secrets de la foi chrétienne et le Christ comme figure de l’artiste ainsi que les mystères dionysiaques. Les modèles de Jan Fabre reprennent le langage corporel de Rubens. Mais là où, au théâtre, l’artiste développe ces thèmes avec exubérance, il a ici réduit le baroque à sa ‘citation postmoderne, aussi modeste qu’une icône byzantine’ explique Paul Huvenne.

Artiste plasticien, homme de théâtre et auteur internationalement reconnu, Jan Fabre (né en 1958 à Anvers, où il vit et travaille) développe depuis plus de trente ans une œuvre plastique autour de matériaux divers : sang, élytres de scarabées, os, animaux empaillés, marbre, Bic bleu. Grand dessinateur, il crée des sculptures et des installations qui explorent ses thèmes de prédilection : la métamorphose, le dialogue entre art et sciences, le rapport de l’homme à la nature, l’artiste comme guerrier de la beauté. Parmi ses expositions personnelles les plus marquantes des dernières années on peut citer sa rétrospective au Musée du Louvre (L’ange de la métamorphose, 2008), le Kunsthistorisches Museum de Vienne et le Musée d’art moderne de St Etienne (Jan Fabre. Les années de l’heure bleue, 1986 – 1991, 2011) et l’Ermitage à St Petersbourg (2016). La Fondation Maeght à Saint Paul de Vence lui consacrera une grande exposition à partir du 29 juin 2018 : Ma nation : l’imagination.