Au moment où le monde de l’art embrasse la chorégraphie sous toutes ses formes, Gagosian est heureuse d’annoncer la présentation cet automne de Choreographic Objects, une exposition de William Forsythe. Il s’agit de la première exposition de Forsythe avec la galerie.

William Forsythe est un chorégraphe radical, respecté dans le monde entier, et dont le travail est depuis toujours particulièrement apprécié en France. Pendant plus de quarante ans, il a redéfini la syntaxe et la pratique de la danse contemporaine, et a exercé une influence sans parallèle sur des générations d’artistes. Au cours de sa carrière singulière, il a développé un vaste répertoire de chorégraphies de ballets avant-gardistes et expérimentaux, des œuvres de théâtre et de danse sans proscenium, mais aussi une plateforme digitale en accès libre consacrée à l’analyse de la danse, la notation et l’improvisation.

En parallèle à l’évolution de ses performances chorégraphiques, Forsythe a travaillé pendant plus de vingt années à des installations, des œuvres cinématographiques, et à des sculptures interactives distinctes qu’il nomme « objets chorégraphiques »—en commençant, en 1989, par The Books of Groningen, une œuvre permanente et en plein air qu’il a conçue en collaboration avec l’architecte Daniel Liebeskind. En adéquation avec son objectif conceptuel élargi consistant à faire appel aux compétences chorégraphiques inconscientes du grand public, Choreographic Objects engendre un engagement intense dans un environnement donné. Des premiers exemples—Instructions, City of Abstracts, et Scattered Crowd—ont été présentés à la Nuit Blanche, à Paris, en 2003.

Située sur le site d’un aéroport actif, où se trouve également le Musée de l’Air et de l’Espace, Gagosian Le Bourget propose un contexte idéal pour les Choreographic Objects de William Forsythe, en particulier pour Black Flags (2015), un duo entre deux robots industriels, d’une durée de 28 minutes, dont la commande initiale avait été faite par les Collections Nationales de Dresde. Tout en brandissant d’immenses bannières en soie qui s’enroulent et se déploient à travers l’air tels des drapeaux héraldiques, les deux robots vrombissent et s’unissent de manière parallèle et synchronisée, puis se séparent et s’éloignent, pour finalement se retrouver à l’unisson, majestueusement et dans un calme absolu en contrepoint. En contraste absolu avec ce spectacle sombre et hypnotique, les spectateurs sont invités à prêter attention à Towards the Diagnostic Gaze, une œuvre à petite échelle. Un plumeau devient le centre de la volonté humaine tandis que les visiteurs sont invités à le saisir et à immobiliser ses énergies nerveuses. Aligninung est la dernière d'une série d'installation vidéos réalisée par Forsythe en collaboration avec certains des danseurs les plus célèbres au monde. Deux danseurs—Rauf « Rubber Legs » Yasit et Riley Watts, un ancien danseur de la Forsythe Company—s’empoignent dans des enchevêtrements complexes, favorisant des casse-têtes optiques dans lesquels il est difficile de déterminer où un corps se termine et l’autre commence.

Aucune de ses œuvres n’avait été exposée à Paris auparavant. En décembre, à l’occasion du Festival d’automne cette année, Forsythe participera également avec Ryoji Ikeda au projet collaboratif « William Forsythe x Ryoki Ikeda » à la Grande Halle de la Villette avec une œuvre de grande envergure Nowhere and Everywhere at the Same Time No.2, dans laquelle les visiteurs sont invités à déambuler dans un vaste champ de pendules suspendues ; créant ainsi une gamme infinie de chorégraphies individuelles.

William Forsythe est né à New York en 1949, et réside dans le Vermont, aux États-Unis.

Depuis 1989, il a réalisé de nombreuses installations en commençant par une commission spéciale de l’architecte Daniel Libeskind (« The Books of Groningen », 1989); « Tight Roaring Circle », Artangel (Londres, 1997); « Nowhere and Everywhere at the Same Time », Creative Time (New York, 2005); et « Black Flags », SKD – Les Collections Nationales de Dresde (2014-15). Parmi les expositions institutionnelles individuelles qui lui ont été consacrées, on compte: Pinakothek der Moderne, Munich (2006); 21_21 Design Sight, Tokyo (2007); « Transfigurations », Wexner Center for the Arts, Columbus, OH (2009); « One Flat Thing, reproduced», Tate Modern, Londres (2009) ; « The Fact of Matter », MMK – Museum für Moderne Kunst (Francfort, 2015); et Wanas Konst, Suède (2017). Forsythe a participé à la Whitney Biennial of American Art (1997), la Biennale de Venise (2005, 2009, 2012, 2014) et la Biennale de Sydney (2016).

Forsythe a été chorégraphe résident pour le Stuttgart Ballet entre 1976 et 1984, puis directeur du Ballet de Francfort de 1984 à 2004, où il a créé des œuvres comme Artifact (1984), Limb’s Theorem (1990), The Loss of Small Detail (1991), Eidos:Telos (1995), Kammer/Kammer (2000), et Decreation (2003). Ses œuvres figurent au répertoire des ballets les plus prestigieux au monde comme le Ballet National de l’Opéra de Paris, le Ballet Mariinsky de Saint-Pétersbourg, le Ballet Semperoper de Dresde, le Royal Ballet de Londres, le New York City Ballet, le San Francisco Ballet, le Boston Ballet et le National Ballet of Canada. Forsythe a fondé et dirigé The Forsythe Company de 2005 à 2015. Parmi ses oeuvres on compte: Three Atmospheric Studies (2005), You made me a monster (2005), Human Writes (2005), Heterotopia (2006), The Defenders (2007), Yes we can’t (2008/2010), I don’t believe in outer space (2008), The Returns (2009), et Sider (2011). Plus récemment il a été Conseiller artistique du Ballet de l'Opéra national de Paris.

Surtout, Forsythe a développé de nouvelles approches sur la documentation de la danse, la recherche et l’éducation. Son logiciel Improvisation Technologies: A Tool for the Analytical Dance Eye, réalisé en 1994, et développé par le ZKM / Zentrum für Kunst und Medientechnologie Karlsruhe, est utilisé comme un outil d’enseignement par des compagnies professionnelles, des conservatoires de danse, des universités, des programmes d’architecture post-universitaires et des lycées du monde entier. 2009 a marqué l’année du lancement de Synchronous Objects for One Flat Thing, reproduced, une évaluation digitale en ligne développée avec l’Ohio State University qui révèle les principes organisationnels de la chorégraphie et démontrent leur possible application avec d’autres disciplines. Ce fut le projet pilote de Forsythe pour Motion Bank, une plateforme de recherche se concentrant sur la création et la recherche d’évaluation digitales en ligne en collaboration avec des chorégraphes invités.

Forsythe a été fait Commandeur des Arts et Lettres par le gouvernement français en 1999. Il a également reçu le Hessische Kulturpreis/Hessian Culture Award (1995), la Croix du Mérite de Guerre Allemande (1997), le Wexner Prize (2002), le Lion d’or de la Biennale de Venise (2010) ; le Samuel H Scripps / American Dance Festival Award for Lifetime Achievement (2012) et le Grand Prix de la SACD (2016).

En 2002, il était le Dance Mentor fondateur du Rolex Mentor and Protégé Arts Initiative. Il est membre honoraire du Laban Centre for Movement and Dance de Londres et détient un Doctorat honorifique de la Juilliard School de New York. Il est actuellement Professeur de Danse et Conseiller artistique au Choreographic Institute de l’Université de Southern California, Glorya Kaufman School of Dance.