Je pense la Terre comme un être, comme notre corps : l’eau, l’air, l’arbre, la pierre, la plante sont des êtres comme notre corps.
(Otobong Nkanga, 2022)
Le Musée d’Art Moderne de Paris présente à l’automne 2025 la première exposition monographique de l’artiste Otobong Nkanga dans un musée parisien.
Depuis la fin des années 90, Otobong Nkanga (née à Kano au Nigeria en 1974 et vivant à Anvers en Belgique) aborde dans son travail des thèmes liés à l’écologie, au féminisme, créant des œuvres d’une grande force et d’une grande plasticité.
À partir de son histoire personnelle et de ses recherches témoignant de multiples influences transhistoriques et multiculturelles, elle crée des réseaux et des constellations entre êtres humains et paysages, tout en abordant la capacité réparatrice des systèmes naturels et relationnels.
À la suite de ses études à l’université Obafemi Awolowo d’Ife-Ife au Nigeria puis à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris et à la Rijksakademie d’Amsterdam, l’artiste développe un questionnement sur la notion de l’exploitation du sol tout autant que sur celle du corps féminin dans son rapport à l’espace, à la terre et ses ressources. Elle examine les relations sociales, politiques, historiques, économiques à l’œuvre dans notre rapport au territoire, aux matériaux et à la nature et produit dans une pratique pluridisciplinaire (peintures, installations, tapisseries, performances, poésies etc.).
La notion de strates est centrale dans le travail de l’artiste – à la fois dans la matérialité de ses sculptures, interventions, performances et tapisseries, mais aussi dans sa façon de penser les relations entre les corps et les terres – relations d’échange et de transformation mutuelles. Otobong Nkanga explore autant la notion de circulation des matériaux et des biens, des gens et de leurs histoires entremêlées, que celle de leur exploitation, marquées par les résidus d’histoires coloniales violentes. Tout en questionnant la mémoire, elle offre la vision d'un avenir possible.
















