Pour sa cinquième exposition à la Galerie Chantal Crousel, Seth Price présente une nouvelle série de peintures introduisant des figures énigmatiques telles que des textures cosmiques, des formes botaniques et des symboles dessinés à la main. Plusieurs œuvres dévoilent des sphères miroitantes reflétant des fragments photographiés du réel — l'atelier de Seth Price, le ciel, des paysages — intégrant ainsi ces environnements extérieurs dans l'espace pictural. L'exposition comprend également une œuvre de grand format issue de sa série en cours Thought comes from the body, accompagnée de plusieurs dessins.

Dans les années 2000, Seth Price s’est rapidement imposé par son approche résolument expérimentale, explorant une grande variété de médiums et de formats, dont son essai-manifeste Dispersion, devenu une référence. Dans la continuité, l'artiste a réalisé une série de sculptures questionnant les codes culturels contemporains à l’aide de matériaux industriels — plastique thermoformé, Silhouettes en bois, mylar froissé, ou encore tissus assemblés dans des ateliers de haute couture. Depuis cinq ans, il renouvelle également sa pratique picturale, mêlant gestes traditionnels à des techniques non conventionnelles telles que l’imagerie 3D, l’impression numérique ou l’intelligence artificielle.

À travers ces œuvres et leur picturalité, Seth Price poursuit sa réflexion sur la relation croissante entre matérialité et immatérialité. « Nous vivons dans un monde fait d’objets et de matière, mais aussi dans un monde que l’on ne peut ni toucher, ni souvent même voir. Cela peut désigner l’univers des ondes, des particules et des forces, ou encore les mondes invisibles dans nos téléphones, ou bien celui des dieux et des démons. La religion, la spiritualité et l’art ont toujours traité cette scission fondamentale : il y a le monde du corps et de la vie matérielle, et puis il y a tout ce qui doit être imaginé. »