Il me paraît toujours opportun et intéressant de rechercher l’origine du mot du thème que je choisis de traiter, en l’occurrence ici, le mot «engagement».

Et… j’adore ce que je trouve. En effet, s’engager montre une origine qui porte en elle un bagage contractuel. Du latin «se ingnadiare», «s’engager à fournir des preuves», «invadiare», «mettre en gage», puis « action de lier par un contrat ». Plus tard, vient le sens «action de se lier par une promesse».

L’évolution détermine la force portée par l’engagement, et c’est d’elle justement que je souhaite parler et vous faire réfléchir, même si effectivement, le mot peut aussi revêtir des formes plus légères comme « s’engager dans un chemin », par exemple, dans le sens propre, cas où le hasard prend une grande part, et le sens de l’engagement comme une promesse perd aussi de sa force.

S’engager dans un chemin donc, mais aussi s’engager dans un choix, car s’engager, c’est choisir, c’est s’impliquer pour cette voie, qui peut être une voie personnelle, professionnelle, artistique, sociale, philosophique, spirituelle, amicale...

Mais l’engagement, le vrai, implique cette attitude qui n’est ni froide, ni tiède, ni passionnée, mais juste. Certains pourraient être étonnés que j’ôte la passion de l’équation. En effet, la passion conduit forcément à un des excès, et tôt ou tard, par conséquent à un déséquilibre et des sorties de route. Le passionné finit par s’engager tellement dans le domaine qui le passionne qu’il délaisse d’autres domaines de sa vie, y consacre moins de temps et moins d’énergie. Alors que le « simple » engagement lui ne devrait pas générer ce déséquilibre.

L’engagement est juste. Mais l’engagement est exigeant.

L’engagement implique d’être vrai, sincère avec soi-même avant tout, et concentré, et centré sur ses propres objectifs.

D’ailleurs, lorsqu’il s’agit d’engager quelqu’un pour un poste, le recruteur doit valider la motivation de la personne, le moteur, ce qui l’anime, pour rester réellement engagé au quotidien, à court, moyen, et long terme !

Seule la sincérité liée à l’engagement permet à ce dernier d’être pérenne. Sans engagement sincère, point de pérennité, ou bien une mascarade garnie de subterfuges et autres stratégies d’évasion qui, dans un couple, conduisent par exemple à fuir le foyer, avoir des maîtresses ou des amants, ou bien prendre pour amant son travail pour éviter la vérité que l’on trouve à la maison, à laquelle on veut échapper, ou encore, au travail, adopter une attitude de faux semblant où faire semblant consistera à montrer que l’on va bien et le manque d’engagement fera place au manque de motivation qui s’installera au fur et à mesure, peut-être insidieusement, et laissera place peu à peu à une déprime qui tournera à la dépression à force de mensonges intérieurs, voire au fameux burn-out.

Oui, l’engagement est exigeant, car il implique d’aller au-delà de ses propres limites, par la motivation, par la succession des événements qui nous conduisent de plus en plus loin.

On ne peut mentir avec l’engagement. L’armée le sait, l’union entre un homme et une femme le sait, et le cœur de l’homme le sait.

Celui qui, au moment de son mariage, ne dit pas oui, mais non… écoute son cœur, qui au dernier moment, pour des raisons qui lui sont propres, refuse de s’engager !

L’engagement devrait tout simplement conduire à l’excellence, mais l’excellence n’est justement pas simple à atteindre !

Comment engageons-nous cette année ?
Comment engageons-nous cette journée, cette nouvelle aventure ? Dans quoi sommes-nous engagés, et y sommes-nous pleinement engagés ?