Avant de vous faire ces lieux, il n’est peut-être pas inutile de vous expliquer de quoi on parle quand on cite le mot Urbex. L’exploration urbaine, abrégée en urbex (de l'anglais urban exploration), est une pratique consistant à visiter des lieux construits et abandonnés par l'homme, l’explorateur urbain étant communément désigné par le néologisme urbexeur. Cette activité inclut la visite de lieux cachés ou difficiles d'accès, tels que des manoirs, des écoles, des entrepôts désaffectés, des hôpitaux ou sanatoriums, etc. Dans certains cas plus rares, la pratique s'étend à des lieux explicitement interdits comme des tunnels de métro, des catacombes et des rooftops (sommets d'immeubles, monuments…). Elle regroupe ainsi diverses activités dites « underground » comme la cataphilie et la toiturophilie, et elle est très liée à certaines activités sportives telles que l'escalade ou le parkour. La pratique s'est très vite répandue avec l'émergence des réseaux sociaux et plates-formes vidéos, notamment grâce à YouTube.

Le plus spectaculaire : le château Mennechet

Niché en plein cœur de l’Oise, ce château a été construit à la fin du XIXe siècle. Il tient son nom de l’artiste Alphonse Mennechet de Barival qui voulait y exposer ses œuvres. Malheureusement, l’artiste disparaîtra avant que le musée soit achevé. Après les guerres mondiales, il ne sera jamais restauré et restera en ruine.
Adresse :
Le château Mennechet
Rue du Château
Chiry-Ourscamp (60).

Le plus impressionnant : l’église Saint-Étienne-le-Vieux

Classée monument historique depuis 1903, cette ancienne église située à Caen a tenu plus de dix siècles avant d’être en partie détruite par un obus lors de la Seconde Guerre mondiale. Malheureusement, elle ne sera jamais rénovée et restera abandonnée.
Adresse :
Église Saint-Étienne-le-Vieux
Place Saint-Étienne le Vieux
Caen (14).

Le Manoir d’Armin Meiwes

Situé dans le département de la Loire-Atlantique, se trouve un château abandonné depuis de nombreuses années. Un incendie a ravagé entièrement la bâtisse, il ne reste plus que cette carcasse trônant au milieu des orties. La propriété fut rachetée pour la construction d’un aéroport, ET malgré cet aménagement, la friche demeure toujours présente. Le tour de l’édifice est rapide, il ne reste strictement plus rien à part quelques carrelages à motifs, il faudra se contenter d’aussi peu.
Adresse :
47°09'27.7"N 1°37'13.8"W
44340 Bouguenais.

Sanatorium d’Aincourt, santé déclinante (Val d'Oise, le-de-France)

Cap sur le Val d’Oise pour découvrir ce vaisseau en béton armé construit dans les années 1930. Centre dédié au traitement de la tuberculose, inséré dans le site de l’hôpital du Vexin et entouré d’un parc, il a été définitivement abandonné en 2001. Squatté, taggé, mais aussi lieu de tournage de films, il se trouve dans un état extrêmement dégradé. Sa longueur de paquebot, ses coursives et ses vastes salles lui confèrent toutefois une aura encore forte auprès des amateurs d’exploration urbaine, et des joueurs de paintball.

Oradour-sur-Glane, l’horreur de la guerre (Haute-Vienne, Nouvelle-Aquitaine)

Tout sauf oubliées, ces ruines sont le témoin des exactions dont l’homme est capable. Respect total pour la mémoire des 643 victimes du massacre perpétré le 10 juin 1944 par des soldats de la division Das Reich, dans ce village de Haute-Vienne. Il reste de ce drame des souvenirs et un village en ruine, à travers lequel on chemine avec une intense émotion. Où comment le tourisme urbex ravive les temps douloureux de notre Histoire...

La résidence Gryffondor

On revient en Ile-de-France pour cet avant-dernier lieu. Quel plaisir de trouver un lieu encore en bon état, aucun tag, aucune dégradation, cela s'explique sans doute par l'emplacement du lieu, en pleine forêt et à l'abri de la ville. Une fois rentré dans le domaine, on se prend la façade du château en pleine face, et ça envoie ! A l'intérieur, nous découvrons un lieu plutôt vide dans l'ensemble, excepté un magnifique escalier avec un griffon taillé dessous, une salle avec du matériel chirurgical, et pas mal de pièces vides. Après l'exploration des dépendances, qui sont aussi vides que le château, excepté quelques objets et documents qui rappellent l'ancienne utilisation de ce lieu, nous descendons à la cave du château, et là, surprise, des inscriptions datant de la fin de la Seconde Guerre mondiale retraçant la libération de la ville où est situé le domaine.

Le Domaine des 3 colonnes

Le Domaine des 3 colonnes ou Domaine d’Angervilliers est un domaine regroupant plusieurs bâtiments, situé dans le Sud de l’Ile-de-France en Essonne (91) à 37 km au Sud de Paris. Le domaine compte un château construit au XIVème siècle par Elisabeth d’Angervilliers où elle résidera, il devient en 1555 la propriété de la favorite de François Ier (le vieux château est aujourd’hui disparu). Le château passe ensuite dans les mains de nombreux propriétaires et un autre château est construit au XVIIème siècle. Il ne subsiste au XIXème qu’un château, « le château rose » qui, construit en 1815 par les comtes Sapia de Lencia, remplace le château du XVIIème siècle et son parc créé par Le Nôtre. Le château visité est lui construit au début du XXème siècle à l’emplacement du vieux château. Ses derniers propriétaires d’origine juives moururent en déportation. Cependant, en 1983 la mairie rachète des bâtiments proches du domaine et les restaure. La façade de l’orangerie et du colombier sont même inscrits aux monuments historiques depuis 1985. De plus, des récents travaux de défrichement sur le terrain laissent présager une restauration de certains des bâtiments. Ce spot d’urbex est très intéressant, le bâtiment est très beau, bien que en mauvais état. Le cloître est magnifique et la végétation qui envahit le lieu produit une atmosphère exceptionnelle.