La Galerie Ayyam de Beyrouth vous invite à LOL, une exposition en solo de l’artiste syrien de premier plan Khaled Takreti qui débutera le 11 septembre. Comprenant une nouvelle série d’œuvres, l’exposition témoignera de l’évolution du style pictural de Takreti alors qu’il s’embarque dans la deuxième phase d’une carrière artistique de plus de vingt ans. En élargissant son sujet à des thèmes socio-culturels déjà esquissés dans sa série précédente, Complete Freedom (2013), il use dans ses dernières toiles d’une nouvelle esthétique postmoderne qui évoque notre époque saturée d’images et désensibilisée.

Takreti déconstruit les propriétés formelles de la peinture en glanant des images dans des médias divers qu’il utilise ensuite pour créer des collages de pochoirs qui forment la base de la composition. Les personnages et les objets sont accolés, les références à un espace tangible étant réduites au strict minimum. Les sujets sont peints avec une précision photographique mais un rejet du réalisme qui apparaît déjà dans ses œuvres précédentes. Ici l’illusion est encore réduite afin d’évoquer les artifices de la publicité, des médias sociaux et de la culture populaire. Du fait de ce formalisme, la distinction entre beaux arts et médias de masse s’estompe tandis que Takreti dépeint la vie moderne comme un tableau de l’absurde empreint d’anxiété.

Dans Mis en Plis (2014), par exemple, il détourne ce qui est certainement une image d’un salon de beauté tirée d’une revue en y plaçant une figure en creux dont l’identité n’est pas dévoilée. Le titre de la toile fait référence au fait de se refaire une beauté et pourtant ce qui manque visiblement, c’est le corps du sujet solitaire, les vêtements tenant lieu de personne. 220 Volts (2014) fonctionne de façon similaire, avec une protagoniste qui semble prise au dépourvu par un amoncellement d’objets électroniques obsolètes, un baffle stéréo en guise de tête.

Le titre de l’exposition fait allusion au côté satirique des peintures qui y sont présentées, et qui culmine dans l’autoportrait A l’aise (2014). On y voit l’artiste se prélassant dans un fauteuil rétro. Cette image de l’artiste lui-même est conçue dans le style en noir et blanc des photos de presse, ce qui renforce l’impression de distance temporelle communiquée dans les autres œuvres. Ceci fait écho à ce qu’écrit l’historien de l’art Brendan Prendeville lorsqu’il dit que le réalisme à l’ère postmoderne se fonde sur une base de ‘réalité pas plus épaisse que du papier’. Bien que ces toiles récentes marquent un tournant net par rapport aux portraits introspectifs de sa famille et de ses proches qui ont fait sa renommée, Takreti s’intéresse encore à la psychologie sous-jacente du quotidien.

La publication de Takreti, une monographie bilingue qui brossera un panorama de l’œuvre de l’artiste de 2002 à 2014, accompagnera l’exposition. Des essais du romancier, critique d’art et éditeur Pascal Amel et de la Directrice Artistique de la Galerie Ayyam Maymanah Farhat complèteront ce catalogue très complet.

Né à Beyrouth en 1964, Takreti est un peintre syrien reconnu. Remarqué pour son approche innovante de la peinture qui mêle personnel et explorations de l’’image sociale’ moderne, son esthétique façon ‘Pop’ influence la génération suivante d’artistes du monde arabe. Architecte de formation, il étudie à l'université de Damas avant de travailler à la Direction Générale des Antiquités et des Musées de Syrie entre 1992 et 1995. Il part ensuite pour New York où il séjourne pendant deux ans. Une période de plusieurs années en Syrie à son retour des Etats-Unis consolide sa réputation sur la scène artistique syrienne car il introduit peu à peu un style pictural qui était jusqu’alors inédit dans le pays.

Installé à Paris depuis 2004, Takreti participe à de nombreuses expositions individuelles et collectives. Ses œuvres apparaissent lors de foires artistiques et de biennales telles que la Biennale d’Alexandrie et Art Hong Kong. Ses toiles font également partie des collections du Musée National Syrien, de la Galerie Nationale des Beaux Arts de Jordanie et de Mathaf : Musée Arabe d’Art Moderne, parmi d’autres collections publiques et privées. Parmi ses expositions les plus récentes figurent des expositions en solo à la Galerie Ayyam de Londres (2013) et à la Galerie Ayyam de Dubaï DIFC (2012) ainsi que des expositions collectives au Musée d’Art de Gwangju, Corée du Sud (2014), à l’Institut des Cultures d’Islam à Paris (2014), à Mathaf : Musée Arabe d’Art Moderne de Doha (2011) et à la Villa Emerige, Paris (2011).

Galerie Ayyam

Beirut Tower, Rez-de-Chaussée
Rue Zeitoun
Beyrouth, Liban
Tél. +961 1 37445051
beirut@ayyamgallery.com
www.ayyamgallery.com

Heures d'ouverture

Lundi - Vendredi de 10h à 20h
Samedi de 12h à 18h

Images liées
  1. Khaled Takreti, 220 Volts, 2014, Acrylic on canvas, 106 x 160 cm
  2. Khaled Takreti, Bang.. Bang.. Bang, 2014, Acrylic on canvas, 106 x 160 cm
  3. Khaled Takreti, A l'aise, 2014, Acrylic on canvas, 106 x 160 cm
  4. Khaled Takreti, Going Out, 2014, Acrylic on canvas, 106 x 160 cm
  5. Khaled Takreti, Mon Heritage, 2014, Acrylic on canvas, 160 x 106 cm
  6. Khaled Takreti, J'ai Perdu 5 Kg, 2014, Acrylic on canvas, 106 x 160 cm